Au congrès de la FNPF (Fédération nationale des producteurs de fruits), qui s'est tenu les 25 et 26 janvier à Canet-en-Roussillon, dans les Pyrénées-Orientales, l'heure n'était pas à la langue de bois. En 2011, le revenu moyen en arboriculture a chuté à 4.700 € par exploitation, bien en dessous du niveau du RSA, alors qu'en 2008 il était encore de 22.700 €. Beaucoup d'exploitations sont sur la corde raide.
Trois élus du Parti socialiste, du Modem et de l'UMP sont venus répondre aux questions des arboriculteurs sur l'emploi, l'organisation économique, l'environnement et la valorisation des produits.
Pour stopper l'arrachage des vergers et redonner des perspectives d'avenir à la filière, il faut trouver rapidement quels leviers actionner pour réduire les charges et améliorer les prix de vente, de façon à enfin couvrir les coûts.
L'exonération partielle des charges sur les permanents va redonner un peu de compétitivité, mais pour arriver à une vraie convergence sociale au sein de l'Union européenne, il faut aller plus loin.
La mise en place d'une organisation collective se heurte au droit de la concurrence. Les producteurs sont invités à se regrouper, mais ne doivent pas parler ensemble de prix de vente ! Sur ce point, le ministre de l'Agriculture a souligné qu'il avait demandé à la DGCCRF de ne pas faire d'interprétation trop stricte de la réglementation, et qu'il jugeait nécessaire une évolution du droit de la concurrence au sein de l'Union européenne.
Il a aussi affirmé que s'il le fallait, il était prêt à être plus offensif pour sanctionner les dérives des pratiques commerciales. Pour mieux réguler les crises, il va proposer à la Commission européenne de mettre en place de nouveaux outils.
Sur ce thème, il devrait avoir le soutien de l'Espagne et de l'Italie, dont les producteurs ont aussi subi de lourdes pertes en 2011. La démarche peut-elle aboutir cette année ? Les arboriculteurs l'espèrent.
Pour pouvoir sortir de l'urgence et du court terme, ils ont absolument besoin de faire une bonne campagne en 2012. Sinon des exploitations continueront à mettre la clef sous la porte. En dix ans, la surface de pêchers a été divisée par deux, et la filière a perdu 20.000 emplois sans que cela fasse la une des journaux télévisés.