La Confédération paysanne participe à la mobilisation qui sera lancée mardi 2 mai avec des associations solidaires (Peuples Solidaires/ActionAid, Artisans du Monde et Attac) dans la perspective du G20 agricole qui va se tenir à la fin de juin à Paris.
Une vingtaine de débats sur les enjeux agricoles du G20 seront organisés dans toute la France, à compter du 2 mai. Des agriculteurs adhérents de la Confédération paysanne interviendront lors de ces débats, aux côtés de membres d'ActionAid des pays du Sud (Brésil, Nigéria et Haïti).
Le 2 mai également sera lancée une pétition à l'intention du président de la République et du ministre de l'Agriculture, annonce un communiqué commun.
Pour David Erhart, responsable des campagnes et du plaidoyer chez Artisans du Monde, « le G20 risque de se contenter de mesures marginales, alors que ce sont des réformes en profondeur dont nous avons besoin ». La pétition « lance un appel en ce sens », dit-il.
« Au cours des trente dernières années, les outils de régulation en matière agricole ont été démantelés (...) mettant en concurrence brutale des formes d'agriculture très différentes, martèle le communiqué. Les politiques publiques favorisent l'agriculture intensive, et les politiques de développement agricole soutiennent essentiellement les investissements dans l'agriculture industrielle exportatrice, pour répondre à une demande croissante alimentaire et non alimentaire des pays du Nord », comme c'est le cas avec les biocarburants, insistent de concerts les associations.
« Nous appelons à un changement de modèle », renchérit Isabelle Brachet, chargée de mission G8-G20 de Peuples Solidaires/ActionAid. Les états du G20 doivent « s'engager à soutenir l'agriculture familiale et paysanne et la production vivrière, organiser les politiques commerciales et de stockage pour satisfaire en priorité les besoins alimentaires, encadrer strictement les marchés agricoles physiques et financiers, et mettre fin aux accaparements de terres », ajoute-t-elle.
« Le G20 n'a pas la légitimité pour prendre des décisions qui ont un impact sur l'ensemble de la planète. Il doit s'inscrire dans le cadre d'une politique internationale conduite à l'ONU ou sous son égide », conclut Geneviève Savigny, secrétaire nationale de la Confédération paysanne.