A la fin de la semaine dernière, les conseils généraux ont mis en œuvre des barrières de dégel limitant le tonnage des camions sur les routes départementales. Ces restrictions portaient directement atteinte à l'activité agricole, en particulier d'élevage : incidences sur les livraisons d'aliments, sur la collecte de lait ou encore l'enlèvement des cadavres d'animaux. Heureusement, la plupart des départements ont accordé des dérogations autorisant les camions à circuler à mi-charge.
Dans le grand Ouest, les barrières de dégel imposées par une partie des conseils généraux (Ille-et-Vilaine, Mayenne, Sarthe, Maine-et-Loire, Vendée, Orne, Calvados) ont perturbé l'économie laitière. Les camions de collecte de lait n'ont pas pu desservir normalement les exploitations agricoles avec des conséquences sur les transformateurs. A la demande de l'interprofession laitière de limiter les restrictions de circulation, certains départements ont apporté des dérogations comme l'Ille-et-Vilaine qui a autorisé la circulation des camions en demi-charge.
En Charente, cette dérogation n'a été obtenue que le dimanche 19 dans l'après-midi. « Les laiteries étaient à saturation et les tanks débordaient. Il y a eu des pertes de lait mais nous avons évité un désastre. Les ramasseurs de lait ont fait un travail remarquable », déclare Alain Lebret, président de la chambre d'agriculture.
Dans le Midi-Pyrénées, « les barrières de dégel mises en place le 17 février, ont failli perturber la collecte très gravement, voire la suspendre si nous n'avions pu faire modifier certains arrêtés », confie Claude Floch, directrice de la Fédération régionale des coopératives.
Dans le Tarn-et-Garonne, l'arrêté pris initialement par le conseil général devait empêcher les camions de collecte de lait et de livraison d'aliments pour les élevages de circuler, alors que des dérogations avaient été mises en place dans tous les autres départements de la région. Une cinquantaine d'éleveurs laitiers de la FDSEA et des JA ont dû manifester pour obtenir un aménagement de l'arrêté et les livraisons ont finalement pu avoir lieu sans encombre.
Au nord de l'Aveyron, région de montagne, la coopérative Jeune Montagne a dû, elle aussi, se réorganiser pour collecter le lait sur les petites routes malgré les barrières de dégel. « Heureusement, nous avons été avertis à l'avance par le conseil général et nous avons pu mettre en place huit tournées en demi-charges au lieu de quatre, et prévoir de faire travailler tous nos ramasseurs, explique-t-on à la coopérative. Mais aucun producteur n'a dû jeter de lait. »
Ce mercredi 22 février, selon les départements, les barrières de dégel ont été levées totalement ou partiellement.