Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, a présenté vendredi de manière détaillée les six groupes de travail chargés de préparer le «Grenelle de l'environnement» et qui aboutiront fin octobre à un «plan d'action de 15 à 20 mesures prioritaires pour notre pays».
L’architecture dévoilée montre que l’agriculture sera concernée à plus d’un titre. Le groupe 4 lui sera presqu'entièrement consacré, avec l’adaptation des modes de production et de consommation durables. Il s’agit de développer une agriculture «respectueuse de l’environnement» au travers de «nouveaux produits, de filières biologiques, de qualité, de politique de label, de certification des exploitations, etc.». Ce groupe sera coprésidé par l’écrivain corrézien Denis Tillinac - ami intime de Jacques Chirac - et placé sous le haut patronage du philosophe Michel Serres.
Dans le groupe 1 consacré à la lutte contre le changement climatique, les biocarburants seront abordés au travers de l’atelier «énergie et stockage du carbone». Ce groupe sera présidé par l’économiste britannique Nicola Stern, dont le rapport sur les coûts pharaoniques du réchauffement climatique avait fait grand bruit.
Le groupe 2, intitulé «préserver la biodiversité et les ressources naturelles», traitera notamment de l’eau, des sols, des forêts, des paysages, de l’aménagement rural et des zones humides. La vice-présidente de ce groupe est la sénatrice Marie-Christine Blandin (Verts).
Le troisième groupe, intitulé «instaurer un environnement respectueux de la santé» abordera la question de la réduction des pollutions industrielles, agricoles et urbaines, des substances toxiques comme les pesticides, de la qualité de l’alimentation et des OGM
Chacun des groupes thématiques réunit des acteurs scientifiques, sociaux, des militants de la société civile . Le syndicalisme agricole majoritaire (FNSEA, JA) devrait participer à chacun des six groupes.
Les premières réunions de ces groupes de travail doivent débuter le 16 juillet. Une première mouture des propositions devrait être rendue autour du 22 septembre et celles-ci seront alors soumises à un débat public, notamment par Internet.
«Il faut modifier profondément nos modes de vie, a commenté Nathalie Kosiusko Morizet, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, en marge de la conférence de presse. On pense que l’opinion publique est prête pour cela».
Interrogée sur les biocarburants, celle-ci estimé que la première phase, actuellement en cours, était un peu le passage obligé pour accéder à la seconde (ndlr production à partir de ligno-cellulose) plus prometteuse. «Le plan biocarburant qui a été lancé sera poursuivi» a t-elle assuré.
La secrétaire d’Etat s’attend à ce que les biocarburants fassent partie des points de désaccords importants dans les groupes, au même titre que l’agriculture en général et le financement des énergies renouvelables.