Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a annoncé un gel sur les cultures de maïs génétiquement modifié jusqu'à l'examen de la loi sur les OGM «dès janvier 2008», jeudi à l'issue de la troisième table ronde du Grenelle de l'environnement.
«On garde le gel du maïs Mon 810 jusqu'au vote de la loi qui interviendra avant les prochains semis», a déclaré le ministre, à sa sortie de la table ronde consacrée à l'agriculture et la biodiversité.
Le principe d'une loi réglementant les OGM a été entériné, de même que la mise en place d'une haute autorité indépendante, a-t-il ajouté.
Le ministre a également annoncé la réduction de 50% de l'usage des pesticides, sans date butoir, et conditionnée à la mise en place de méthodes alternatives. Les associations écologistes ont d'abord annoncé un accord sur une «réduction de moitié en 10 ans de la fréquence de traitements des pesticides». A l'arrivée, le délai n'a pas été retenu.
La FNSEA est en effet remontée au créneau en séance. «Nous sommes favorable à la réduction des pesticides mais à condition que les agriculteurs aient des alternatives», a déclaré Pascal Férey. Le vice-président de la FNSEA s'est félicité d'avoir obtenu «des signes tangibles de bonne volonté pour engager un plan de recherche fondamental pour l'agriculture». «Nous sommes satisfaits, car nous avons obtenu l'assurance de l'adoption d'une loi sur les OGM et d'un plan de réduction de l'utilisation des pesticides sans calendrier fermé», a-t-il affirmé.
Jean-Louis Borloo a également annoncé le retrait de 50 molécules les plus dangereuses dans les délais suivants: 30 molécules en 2008, 10 en 2010 et 10 en 2012.
L'objectif du développement de l'agriculture biologique à 6% de la SAU en 2010 et une modification des règles de marchés publics pour favoriser les produits bio et de saison dans la restauration collective, ont également été retenus à l'issue de la table ronde. Le ministre de l'Ecologie a aussi promis des aides aux agriculteurs pour les accompagner dans cette mutation.
La création d'une trame verte sur tout le territoire français afin de préserver la biodiversité et de faciliter la circulation des espèces sauvages, végétales et animales a été confirmée par le ministre.
Il a aussi annoncé un programme en faveur des abeilles ainsi que le déploiement des bandes enherbées le long des cours d'eau
La proposition de généraliser la certification environnementale à l'ensemble des exploitations agricole n'a pas été retenue. Selon la FNSEA, les discussions sur la certification sont reportées aux Assises de l'Agriculture. Par ailleurs, le dossier des biocarburants n'a pas été débattu.