(Dernière mise à jour mardi 2 avril à 18h50)
Deux personnes sont mortes en Chine de la grippe aviaire, infectées par la souche H7N9, dont on ignorait jusqu'à présent qu'elle pouvait être transmise à l'homme, a annoncé le gouvernement chinois dimanche. Alors qu'une troisième personne se trouvait dans un état critique depuis ces révélations, quatre nouvelles personnes ont été reconnues malades mardi, portant à sept le nombre de personnes touchées par le virus.
Un homme de 87 ans de Shanghai est tombé malade le 19 février 2013 et est décédé le 4 mars. Un autre, de 27 ans, toujours de Shanghai, a développé les symptômes de la maladie le 27 février et est mort le 10 mars, a indiqué la Commission du planning pour la santé et la famille sur son site internet. Une femme de 35 ans dans la province de l'Anhui (est) est tombée malade le 9 mars et est actuellement dans un état critique.
Tous trois ont commencé par avoir de la fièvre et par tousser, avant de développer une pneumonie aiguë et des difficultés respiratoires, selon le communiqué de la Commission.
Les trois cas sont des infections par la souche H7N9, selon des résultats confirmés samedi par le Centre chinois de contrôle des maladies.
Le trajet de l'infection reste à éclaircir. Rien d'inhabituel n'a été décelé chez les 88 personnes qui ont été au contact des victimes avant qu'elles aient été diagnostiquées, ont ajouté les autorités.
Mardi les autorités sanitaires de la province du Jiangsu, dans l'est de la Chine ont annoncé quatre nouveaux cas humains de grippe aviaire H7N9.
Le virus a été découvert chez trois femmes âgées de 45 ans, 48 ans et 32 ans ainsi que chez un homme âgé de 83 ans. Tous habitent dans quatre villes de cette province limitrophe de Shanghai.
Ces nouveaux cas portent à sept le nombre de personnes ayant contracté cette souche virale dans l'est de la Chine.
Parmi les quatre nouveaux cas, seule une femme habitant à Nankin était chargée d'abattre des volailles, les autres n'exerçant pas de métier les mettant en contact avec des oiseaux.
Les dizaines de personnes ayant eu un contact étroit avec ces malades ne présentent pas de symptôme de fièvre ou de problème respiratoire, a précisé le Bureau de la santé du Jiangsu sur son site internet.
Les autorités de Shanghai ont annoncé de leur côté un renforcement du niveau d'alerte sanitaire dans la mégalopole en désignant un hôpital pour accueillir les malades ayant contracté le virus, en les isolant et en décidant de faire état d'éventuels nouveaux cas quotidiennement.
Les cas du Jiangsu ont été rapportés plus rapidement que ceux survenus à Shanghai, qui n'avaient été rendus publics qu'environ trois semaines après le décès du deuxième patient.
Les quatre nouveaux malades ont commencé à avoir de la fièvre entre les 19 et 21 mars, ont été hospitalisés entre les 27 et 30, et se trouvent tous dans un état critique, selon le Bureau de la santé de la province.
Deux d'entre eux sont hospitalisés à Nankin, un à Wuxi et un autre à Suzhou.
Un responsable de Shanghai a justifié mardi le temps écoulé pour déterminer chez les premiers cas la souche virale, nouvelle chez l'homme.
« Dans la situation actuelle, identifier un nouveau virus en 20 jours est à mon avis un temps extrêmement court », a déclaré Wu Fan, directeur du Centre de contrôle des maladies de Shanghai.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a de son côté voulu minimiser les craintes par rapport à cette nouvelle maladie, tout en soulignant qu'il était crucial de déterminer comment le virus avait infecté des humains.
La souche H7N9 n'avait jamais été transmise à l'homme auparavant, selon elles. Dans un autre communiqué, la Commission indique qu'il n'existe pas de vaccin contre cette souche actuellement.
La Chine est un des pays les plus vulnérables à la grippe aviaire car elle possède sur son territoire le plus grand nombre de volailles au monde, et que dans de nombreux villages, les volatiles sont souvent en contact avec la population.
Au cours d'une conférence de presse organisée à la va-vite, des responsables de la capitale économique chinoise ont par ailleurs rejeté tout lien entre la grippe aviaire et les milliers de porcs morts retrouvés le mois dernier flottant dans le fleuve Huangpu, qui traverse la ville. Ils ont affirmé que des tests réalisés sur les cadavres de certains de ces animaux s'étaient avérés négatifs.
Au début de mars, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué que la grippe aviaire avait fait plus de 360 morts dans le monde depuis 2003. Le virus H5N1 – le plus commun – se transmet jusqu'à présent de l'animal à l'homme, mais les scientifiques craignent qu'une mutation ne permette des contaminations d'homme à homme, ce qui pourrait déclencher une pandémie.