Le conseil d'administration de l'assureur mutualiste Groupama a donné vendredi son aval à l'accord conclu avec la Caisse des dépôts (CDC) à la mi-décembre et qui doit permettre au groupe de renforcer sa solidité financière.
L'accord prévoit une fusion des foncières immobilières Icade (CDC) et Silic (Groupama) dans une société commune dont l'institution publique détiendra la majorité du capital.
Ce rapprochement par échange de titres doit donner naissance à la première foncière de parcs tertiaires et de bureaux en France avec un patrimoine de plus de 9 milliards d'euros et en faire un acteur majeur du Grand Paris.
« Groupama a apporté ce jour 6,5 % du capital de Silic à une société holding contrôlée par la Caisse des dépôts à laquelle la Caisse des dépôts avait préalablement apporté sa participation dans Icade », a indiqué le groupe vendredi dans un communiqué.
L'assureur apportera à la société commune « le solde de sa participation dans Silic (soit 37,5 %) après autorisation de l'opération par l'Autorité de la concurrence, dans le courant du premier trimestre de 2012 », a-t-il ajouté, selon les modalités évoquées à la mi-décembre.
Ces opérations seront réalisées sur la base d'une parité d'échange de 5 actions Icade pour 4 actions Silic, coupons de 2011 attachés.
Le projet prévoit ensuite qu'Icade dépose une offre publique d'échange (OPE) sur le solde du capital de Silic.
Autre volet de l'accord, un investissement de la CDC dans Gan Eurocourtage, filiale de Groupama, a également été validé vendredi.
Le conseil d'administration a accepté « l'offre de la Caisse des dépôts de souscrire à hauteur de 300 millions d'euros à une émission d'actions de préférence de Gan Eurocourtage », après approbation de l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP), a indiqué l'assureur.
Cela permettra à cette société de distribution de produits d'assurance, fonctionnant à travers un réseau de plus de 2.000 courtiers, de disposer « d'une solvabilité réglementaire pro forma supérieure à 350 %, la plaçant de fait parmi les meilleurs acteurs du marché et satisfaisant par ailleurs pleinement aux futures exigences de Solvabilité 2 », un cadre réglementaire plus strict qui sera mis en œuvre à partir de 2013, a expliqué Groupama.
La solvabilité est la bête noire de Groupama, sous pression depuis l'été pour redresser la barre. Elle a suscité des inquiétudes chez les syndicats mais aussi du côté du régulateur du secteur, l'ACP.
Si l'accord avec la Caisse des dépôts permet à Groupama de respirer, il ne sera peut-être pas suffisant.
L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's avait dégradé à la mi-décembre la note de l'assureur de « BBB » à « BBB- » tout en la maintenant sous surveillance négative. Cette décision laissait planer la menace d'un nouvel abaissement qui ferait basculer Groupama dans la catégorie dite spéculative qu'évitent certains investisseurs. S&P avait pris cette décision malgré l'annonce de l'accord avec la Caisse des dépôts.
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