Le groupe Système U devra « cesser sous 15 jours » la diffusion de sa campagne contre l'huile de palme sur décision du tribunal de commerce de Paris datée du 4 décembre 2012, à la demande des planteurs ivoiriens.
Dans cette décision datée du mardi 4 décembre 2012, le tribunal considère que cette campagne constitue « un dénigrement caractérisé au préjudice du produit huile de palme » et ordonne « la cessation, sous 15 jours et sur tout support, de la publicité par les Magasins U relative à l'huile de palme ».
L'interdiction est assortie d'une astreinte de 3.000 euros par infraction constatée.
Système U indique qu'elle « se réserve le droit de faire appel de cette décision ».
Pour l'Association interprofessionnelle de la filière du palmier à huile de la Côte-d'Ivoire (AIPH), qui rassemble depuis 2003 tous les acteurs de la filière, la décision du tribunal « caractérise surtout le préjudice qui est porté, par les Magasins U, à toute la filière des planteurs et des producteurs de la Côte-d'Ivoire ».
Les producteurs ivoiriens se sont félicités de cette « décision juste », rappelant que l'huile de palme ne présente « pas de problème particulier » sur le plan sanitaire.
Celle produite en Côte-d'Ivoire « contient sensiblement moins d'acides gras saturés que l'huile de palme produite en Asie », a ajouté l'AIPH.
Les producteurs ivoiriens avaient déposé plainte en juillet, bien avant la polémique autour de l'huile de palme, déclenchée cette automne après un amendement « Nutella » – rejeté depuis – qui envisageait d'augmenter la taxe sur l'huile de palme de 300 %.
Sytème U a lancé une campagne de publicité vantant des produits « sans » (« sans huile de palme », « sans aspartame » « sans sels d'aluminium », « sans bisphénol A »), vendus sous marque distributeurs.
Au cours de cette campagne, l'enseigne vantait notamment des frites fabriquées avec de l'huile de tournesol, expliquant les méfaits, selon elle, de l'huile de palme.
Système U indique qu'elle va retirer dans « les meilleurs délais » l'ensemble des publicités concernées, même si, ajoute-t-elle, « cette campagne avait déjà cessé d'être diffusée depuis plusieurs mois ».
« Le tribunal nous a retoqué sur la forme insuffisamment précise de la publicité, et non sur le fond du message », indique un porte-parole de l'enseigne.
« Nous n'avons pas été suffisamment clairs dans le contenu de cette publicité, qui émettait des critiques sur la culture intensive de l'huile de palme, et non sur l'ensemble de ses modes de production », a-t-il ajouté.
« Cette décision ne modifie en rien l'intention de Système U de continuer à agir sur le retrait de l'huile de palme dans l'ensemble de ses produits », a conclu le porte-parole.