Des dizaines de milliers d'Indiens, parmi les plus pauvres du pays, ont mis fin à leur « marche pour la justice », entamée voici huit jours, après avoir signé jeudi un accord avec le gouvernement pour la mise en place de réformes agraires, a indiqué un porte-parole des organisateurs.
Environ 35.000 personnes, dont des paysans, des « intouchables » et des membres de tribus, avaient entamé cette marche de 350 km, le 3 octobre 2012 à Gwalior (centre), et devaient rallier New Delhi 26 jours plus tard.
Ils entendaient protester contre leur mise à l'écart du développement économique et réclamer des réformes agraires leur garantissant un accès à la terre et à l'agriculture dans un contexte d'expansion industrielle.
« Nous avons arrêté notre marche parce que le gouvernement a signé un accord avec nous », a déclaré Aneesh Thillenkery, un porte-parole de l'organisation à l'origine de cette initiative, Ekta Parishad, qui milite pour le droit à une justice sociale pour les Indiens sans terre.
Le gouvernement fédéral indien s'est engagé à plancher sur une politique de réformes agraires et à faire pression auprès des gouvernements locaux, l'allocation de terres étant leur prérogative, pour aider les populations marginalisées.
L'une des clauses centrales de la nouvelle politique consiste à inclure le droit au logement pour chaque famille pauvre et sans terre dans le cadre de la justice sociale, au même titre que le droit à l'éducation ou le droit à l'information, ont indiqué les organisateurs.
Des tribunaux pour traiter des litiges fonciers devraient aussi être établis afin de régler les milliers de cas de personnes accusées d'occuper des terres, les requérants se voyant également fournir une aide juridique.
De nombreuses franges de la population de 1,2 milliard d'habitants, dont 73 % vivent grâce à l'agriculture, se plaignent d'être mises à l'écart du développement de la troisième puissance économique d'Asie et d'être sacrifiées au détriment de projets industriels.
Une première « marche pour la justice » en Inde, organisée en 2007, avait été suivie par 25.000 personnes, dont des paysans criblés de dettes réclamant un accès à la terre.