La croissance de la production française de céréales ou de lait passe par l'exportation, ont estimé les intervenants à un colloque organisé, jeudi, par InVivo.
« La croissance [de la production agricole française] se fera essentiellement sur les marchés exports », a considéré Vincent Chatelier, économiste à l'Inra. « Le coût d'approvisionnement en lait est concurrentiel en France et, de plus, notre pays affiche la plus faible production par unité de surface fourragère en Europe », a-t-il expliqué, en substance.
« La France peut être le grand chef en production laitière, si elle le souhaite », a également considéré Torstem Hemme, président du Réseau international de comparaison agricole (International Farm Comparison Network). Trois conditions toutefois : la maîtrise des coûts de production, un modèle d'exploitation « plus libéral », la « confiance entre les acteurs de la filière ».
En céréales, et par exemple en blé, les utilisations traditionnelles plafonnent (meunerie, alimentation animale, amidonnerie, alcool), a observé Pierre-Olivier Drège, directeur général de l'AGPB (Association générale des producteurs de bé). Contrairement à l'exportation, qui représente déjà 52 % des débouchés.
Dans cette filière, cependant, le plafonnement des rendements et des surfaces disponibles est aujourd'hui palpable, considère Vincent Chatelier. Dans ce contexte, il importe de ramener de 7 à 3 % les jachères écologiques prévues par la réforme de la Pac, et de laisser s'exprimer le potentiel des biotechnologies, avertit Pierre-Olivier Drège.