Dans une lettre ouverte au ministre de l'Agriculture, Yves Leperlier et André Bouchut, respectivement responsable de la commission laitière de la Confédération paysanne (CP) et secrétaire national du syndicat, demandent à Bruno Le Maire de soutenir devant le Conseil des ministres de l'Agriculture de l'UE du 7 septembre la remise en cause de la décision de supprimer les quotas laitier en 2015.
Ils insistent également pour que soit mis en application le «gel des augmentations de quotas prévues dans le bilan de santé de la Pac», et pour qu'une «baisse de 5% du quota européen» soit instaurée.
«Ce n’est pas le système de quotas laitiers qui est en cause, martèlent les deux responsables de la Confédération, mais bien son niveau fixé bien au-dessus des besoins de la consommation qui le rend inopérant.»
Enfin, les deux leaders syndicaux souhaitent que le ministre soutienne devant le Conseil le «prélèvement de pénalités» en cas de dépassement des quotas dans tous les Etats membres.
«Pour rétablir immédiatement le prix du lait payé aux producteurs afin qu’il couvre le prix de revient, rémunération du travail comprise», la Confédération demande urgemment «une mesure de retrait des stocks de produits industriels. Nous proposons par exemple que les Etats membres évaluent les conditions d’introduction de ces excédents dans l’alimentation animale», détaillent Y. Leperlier et A. Bouchut.
«L’augmentation rapide des excédents en stocks publics et privés, respectivement de 322.000 tonnes et de 130.000 tonnes depuis le 1er janvier 2009, démontre clairement le déséquilibre entre l’offre et la demande, et cela malgré une sous-réalisation européenne de plus de 4%», estiment-ils.
La CP réaffirme «qu’au lieu d’envisager des mesures européennes de régulation des excédents de production, il faut mettre en œuvre une politique laitière européenne mettant en production des volumes qui répondent à la demande de consommation intérieure afin d’éviter les stocks. Cette politique doit interdire que le prix du lait soit indexé essentiellement sur les produits excédentaires échangés sur le marché mondial sans référence aux coûts de production», ont indiqué les cosignataires de ce courrier.
En l’absence de mesures fortes et concrètes prises lors de ce Conseil qui permettrait à «tous les producteurs de lait [de] ressortir indemnes de la crise», les producteurs européens «mettront en œuvre les moyens d’action pour les obtenir».
Lire également: