« Avec le prix du lait qu'on a actuellement, le moral est bon », ont reconnu les congressistes à l'occasion de l'assemblée générale de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), les 19 et 20 mars 2014 à Pontarlier (Doubs). Le syndicat a voulu mettre en avant son optimisme sur la capacité de la France à se lancer sur le marché mondial.
Se qualifiant de « pragmatique » et « responsable », Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, a déclaré que « la France va quitter les quotas sans regrets. La France a envie d'une dynamique autre. » Lors d'une table-ronde intitulée « L'après-quotas, quels modèles laitiers en Europe ? », les congressistes ont pu entendre différents intervenants à ce sujet. A l'instar de Matthias Brune, responsable du marketing de la coopérative scandinave Arla Foods, ou de Nico Van Opstal, conseiller agricole à l'ambassade des Pays-Bas.
Dans ces pays, les coopératives Arla et Friesland Campina affichent depuis longtemps une stratégie claire de politique à l'exportation. L'attitude de la filière française est moins claire aux yeux des producteurs. Ainsi, Yannick Fialip, responsable du Massif central, a regretté : « Au sein du Cniel, on n'est pas arrivés à partager quel modèle de développement porter ». « Nous avons envie de participer à la croissance mondiale, a affirmé Pascal Clément, de la FNPL de l'Ouest. Nous attendons des industriels – privés et coopératives – qu'ils fassent leur croissance avec les producteurs de lait français. »
Un « rassemblement des OP » le 8 avril
Clôturant l'assemblée générale en l'absence de ministres, tenus à un devoir de réserve, élections obligent, Thierry Roquefeuil a évoqué les principaux dossiers pour les mois à venir : finalisation de la réforme de la Pac, modernisation des élevages, emploi, transparence des actifs... Surtout, il a évoqué la fin des quotas. « Et si la fin des quotas était une chance pour l'Europe ? La fin des quotas, nous l'avons également actée. Nous sommes prêts à entrer dans ce nouveau monde. Nous voyons nous aussi les perspectives qu'offre un marché mondial en expansion. Et la France est bien placée pour y participer. [...] C'est à nous d'écrire la politique laitière. »
Thierry Roquefeuil a néanmoins fait part de son inquiétude quant à l'application de la contractualisation, appelant les industriels à « respecter les contrats ». Afin de travailler à renforcer le pouvoir des producteurs, il a annoncé que la FNPL organisera le 8 avril un « rassemblement des OP avec son réseau pour parler de nos projets, de nos complémentarités et de nos besoins réciproques ». Face aux transformateurs, il propose de « provoquer la mobilité des producteurs face à leur entreprise » afin de « remettre de la concurrence à l'amont » en s'appuyant sur une logique territoriale. Vers la naissance des OP commerciales ?
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