Une grève du lait à l'échelle européenne pourrait être lancée aux alentours du 7 septembre 2009, date de la prochaine réunion des ministres de l'Agriculture de l'UE, a annoncé mardi soir un responsable des producteurs laitiers belges lors d'une réunion en Anjou.
Cette annonce a été faite en marge d'un meeting de l'Association nationale des producteurs de lait indépendants (Apli) française à Segré (Maine-et-Loire) qui a réuni près de 900 éleveurs, dont plusieurs responsables d'associations de producteurs laitiers belges et allemands.
«La date est fixée, mais on ne va pas vous l'indiquer ce soir. Les ministres européens de l'Agriculture se réunissent le 7 septembre, ce sera peut-être juste avant, peut-être après, mais ça ne va plus tarder», a expliqué à la presse Erwin Schöpges, le président du Mig, syndicat de producteurs belges créé au lendemain de la première grève du lait menée en mai 2008 en Allemagne et en Belgique.
«On laisse encore quelques jours aux responsables politiques pour réagir et prendre les bonnes décisions. Ils en ont le pouvoir. S'ils ne le font pas, c'est nous qui retirons le lait du marché», a poursuivi Erwin Schöpges.
Le mouvement pour une grève de lait européenne réclame une organisation commune de marché au niveau européen pour réguler et sécuriser les prix.
L'Apli rejette les accords signés en juin dernier par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), association spécialisée de la FNSEA, avec les industriels du secteur à l'issue d'une crise de plusieurs semaines liée à l'effondrement des prix du lait depuis avril en France. La FNSEA est pour sa part hostile à l'organisation d'une grève du lait.
Jean-François Guitton, membre de la commission nationale laitière de la Confédération paysanne, a confirmé lors de la réunion mardi que son syndicat «n'appellera pas à la grève, mais soutiendra ses adhérents qui choisiront d'y participer». «S'engager dans la grève, c'est prendre de gros risques financiers pour des producteurs déjà en difficulté. Compte tenu des stocks des industriels, il faudrait une grève d'un mois pour vraiment les gêner», a-t-il ajouté.
Fondateur et président de l'Apli, Pascal Massol a fondu en larmes à son arrivée à la tribune, quelques heures après avoir été reçu au ministère de l'Agriculture. «On nous a pris pour des fous au début. Nous n'avons fait que dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas: soit on se prend en main, soit la filière sera mise par terre dans les mois qui viennent», a-t-il expliqué, avant d'exhorter ses pairs à se mobiliser.
La réunion était retransmise dans plusieurs salles en France via internet.
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