Il semble désormais acquis que les quotas laitiers disparaîtront en 2015, ont estimé la plupart des producteurs présents à l'assemblée générale de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait), les 21 et 22 mars aux Sables d'Olonne (85).
D'autant que Rudolf Schmidt, représentant le principal syndicat allemand le DBV, a annoncé le revirement de l'Allemagne, désormais favorable à l'abrogation des quotas. «Il est important de prendre une décision le plus tôt possible, dès 2008. Mais nous ne voulons pas pour autant sortir du régime des quotas avant 2015 », a-t-il précisé. «Pour la suite, nous étudions d'autres solutions dont la contractualisation».
Frédéric Chausson, directeur de la FNPL, a quant à lui présenté les hypothèses que proposera vraisemblablement la Commission européenne à l'issue du bilan de santé de la Pac. La plus probable consiste en une baisse additionnelle du prix d'intervention du beurre associée à une hausse continue des quotas, avec un transfert possible entre Etats membres.
La FNPL amorcera une réflexion sur le sujet dans les mois à venir. «La FNPL veut préserver le modèle laitier français, a expliqué Henri Brichart, son président. Mais garder le cap ne veut pas dire immobilisme».
Dans son discours de clôture, Henri Brichart s'est félicité de la pérennité de l'accord 2006 sur le prix du lait et de la hausse sur le premier trimestre 2007. Il a ajouté: «Le prix du lait va continuer d'augmenter au deuxième trimestre.»
Se tournant vers le ministre de l'Agriculture, le président de la FNPL a ensuite formulé plusieurs demandes. Tout d'abord: la reconduction des Acal pro, à condition que l'intégralité des pénalités aille au financement des Acal classiques. Le ministre a indiqué que cette demande sera prise en compte. Ensuite, Henri Brichart a interrogé le ministre sur la relance des échanges quotas laitiers-PMTVA. Sur ce point, Dominique Bussereau espère obtenir «l'accord de la Commission» pour une reconduction du dispositif.
Troisième point: la consolidation des ICHN (indemnités compensatoires de handicaps) et la prime à l'herbe pour soutenir les zones de montagne. Le ministre a assuré que le dispositif de la PHAE sera poursuivi sur la période 2007-2013. Les crédits s'élèveront à 260 millions d'euros par an.
Concernant le plan bâtiment, la FNPL a demandé une consolidation du dispositif et une résorption des files d'attente. Dominique Bussereau s'est engagé à ce que plus d'un milliard d'euros soit consacré à la modernisation des exploitations sur 2007-2013. Pour les files d'attente, il suggère de définir des priorités d'intervention.
Enfin, Henri Brichart a expliqué que le Cniel (l'interprofession laitière) a décidé de «créer un fonds de développement interprofessionenl destiné à investir dans des opérations d'intérêt pour la filière laitière française». «Ce fonds sera doté de 15 millions d'euros sur trois ans, par redéploiement de la CVO existante, et nous souhaitons confier sa gestion à Sofiprotéol», a-t-il précisé.
Le ministre de l'Agriculture a indiqué qu'il interviendra auprès de son collègue de l'économie pour appuyer la mise en oeuvre de cette démarche interprofessionnelle. Certains participants semblaient cependant sceptiques sur ce point.