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Sa production « populaire » est indispensable à la survie des populations pauvres (rapport ONG)

Publié le mardi 10 janvier 2012 - 17h41

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L'ONG Grain dans un rapport publié à la mi-décembre 2011 dénonce « La grande arnaque du lait » ou « comment les corporations volent aux pauvres leurs moyens de subsistance et un aliment vital ».

 

Elle appelle à la solidarité dans les filières de production de taille modeste, et au « boycott des grandes entreprises laitières et des supermarchés », tout en prônant un désinvestissement dans les structures industrielles du Sud.

 

Dans son rapport, l'ONG souligne « l'importance du lait pour les moyens de subsistance et la santé des pauvres dans de nombreux pays de l’hémisphère Sud ».

 

« La plupart des marchés laitiers sont alimentés par des petits vendeurs qui collectent le lait chez des petits agriculteurs et des petits éleveurs. Mais ils sont actuellement menacés par des entreprises laitières comme Nestlé, ou d'autres acteurs comme PepsiCo et Cargill, qui s’efforcent de s’emparer des secteurs laitiers de ces pays, depuis les fermes jusqu’aux marchés », alerte l'ONG.

 

Le « lait populaire » concerne des centaines de millions de personnes à travers le monde, « qu’il s’agisse de petits agriculteurs et d’éleveurs nomades ou de fromagers et vendeurs de lait frais locaux », et 80 % des marchés laitiers dans les pays en développement seraient alimentés par ces systèmes de « lait populaire », indique Grain. En outre, le lait frais « populaire » se vend « à la moitié du prix du lait conditionné dans les supermarchés » au Pakistan, au Kenya ou encore en Colombie, relève l'ONG.

 

Selon elle, « 15 % de la population mondiale participent à la production laitière », et les systèmes laitiers « à petite échelle dans le Sud créent 200 emplois ruraux par million de litres de lait et par an ». C'est 40 fois plus que ce qui se fait dans les systèmes de production laitière industrielle du Nord, martèle l'ONG.

 

Grain s'insurge contre ce qu'elle considère comme un véritable crime contre les populations pauvres, organisé par les grandes entreprises et les fonds d'investissements qui ont misé sur le lait, « avec le soutien des gouvernements ». Ces investisseurs « s’intéressent » aux marchés alimentés par les petits producteurs, et ils n'hésitent pas à utiliser « la manière forte pour les voler aux pauvres », assure l'ONG.

 

Elle évoque les accords commerciaux bilatéraux qui permettent aux multinationales laitières de pratiquer le dumping avec du lait en poudre à prix cassés grâce aux subventions, ou le cas de marchés réservés par le biais de réglementations ou des normes privées « orientées en faveur des grandes entreprises ». Sans parler des « investisseurs financiers et des grandes entreprises laitières [qui] unissent leurs forces pour mettre en place des mégafermes laitières dans tous les pays du Sud ».

 

Tout cela débouche sur « des catastrophes écologiques et sociales, sources de difficultés pour des millions de personnes », déplore le rapport.

 

Pour remédier à « l’appropriation des marchés laitiers par les grandes entreprises », l'organisation Grain propose la mise en place de « tarifs douaniers élevés, généralisés pour empêcher le dumping périodique de lait en poudre importé et de produits laitiers à bon marché », ainsi qu'une « réorientation de la production laitière vers les marchés nationaux dans les pays exportateurs ».

 

Il faut aussi « des systèmes de sécurité alimentaire adaptés aux besoins des populations, pas aux résultats financiers des entreprises », insiste l'ONG. Pour cela, elle appelle au « boycott des grandes entreprises laitières et des supermarchés », ainsi qu'à des campagnes de « désinvestissement ciblées sur les fonds qui investissent dans la production laitière industrielle dans les pays du Sud ».

 

Finalement, « une solidarité à l’intérieur et à l’extérieur des frontières entre les producteurs laitiers, les petits vendeurs et transformateurs, les consommateurs et les travailleurs de l'industrie laitière » est nécessaire, assure Grain.

 

 

Téléchargez le rapport de l'ONG Grain : « La grande arnaque du lait : Comment l’agrobusiness vole aux pauvres leurs moyens de subsistance et une source d’alimentation vitale »

 

B.V.


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