Vendredi 19 juin, à l'issue du sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement à Bruxelles, un paragraphe consacré à la situation dans le secteur laitier a été intégré dans les conclusions de la présidence tchèque de l'UE.
Il stipule que «le Conseil européen a discuté de l'actuelle situation sur le marché du lait. Il invite la Commission à présenter, dans les deux mois à venir, une analyse de marché approfondie, y compris des options possibles en vue de la stabilisation du marché laitier».
Mais les pays de l'UE ont précisé que ces «formules» devraient «respecter les résultats du bilan de santé» de la politique agricole commune, dans lequel ils avaient décidé la suppression des quotas laitiers en 2015.
«Les chefs de gouvernement ont donc bien reconnu l’état catastrophique de la situation. C’est un des premiers succès obtenus par cette manifestation impressionnante», estime l'EMB (European Milk Board) dans un communiqué, faisant alusion à la manifestation des producteurs européens qui se tient à Bruxelles depuis jeudi.
Selon la fédération européenne des producteurs de lait, un millier de tracteurs sont présents depuis jeudi à Bruxelles, ainsi que quelque 2.000 manifestants, qui ont installé leur bivouac dans un parc pour passer la nuit de jeudi à vendredi. La police a compté pour sa part 700 tracteurs.
Plusieurs avenues et tunnels du centre et de l'est de Bruxelles étaient bloqués vendredi par des producteurs de lait, venus avec des centaines de tracteurs réclamer aux dirigeants de l'UE réunis en sommet des mesures pour enrayer la chute des prix.
Une centaine d'agriculteurs, en majorité allemands, et une centaine de policiers en tenue anti-émeute se faisaient notamment face en milieu de journée, à quelques dizaines de mètres du bâtiment où se tient le sommet.
Confrontés à une chute brutale des prix, les producteurs européens de lait réclament une baisse des quotas et un prix du lait à 40 centimes le litre, contre une vingtaine actuellement.
Romuald Schaber, président de l’EMB, demande aux chefs d'Etat et de gouvernement de l’UE d’intervenir «en faveur d’un gel de 5% des quotas laitiers européens qui soit immédiat et limité à la campagne laitière 2009-2010». Il faut faire remonter les prix du lait à un niveau qui permette aux producteurs de subsister, en adaptant rapidement l’offre à la demande.
Lundi 22 juin à l'occasion du conseil des ministres de l'agriculture de l'UE, Michel Barnier devrait aborder la question de l’équilibre dans les relations au sein des filières, dans le cadre d’un point divers inscrit à la demande de la France, a indiqué vendredi le ministère dans un communiqué.
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