La chambre d'agriculture de l'Ile-de-France a apporté son soutien à un agriculteur des Yvelines, qui après avoir déposé plainte à la suite d'un énième vol de légumes s'est vu opposer une fin de non-recevoir de la justice, celle-ci considérant que le délit n'était pas suffisamment important.
« Il semblerait qu'être pris en flagrant délit de vol de légumes en plein champ ne soit pas une faute suffisamment grave pour qu'une procédure en justice soit engagée », a regretté vendredi la chambre d'agriculture interdépartementale de l'Ile-de-France dans un communiqué.
La chambre d'agriculture met en garde contre un sentiment « d'exaspération » de ses adhérents face à un « problème récurrent de l'agriculture périurbaine ». « Les agriculteurs ressentent une sorte d'abandon », précise-t-on avant de rappeler la mort en décembre, à quelques heures de Noël, d'un homme soupçonné de voler des truffes, abattu par un trufficulteur de Grignan (Drôme).
En octobre, Cédric Beaurain, maraîcher à Vernouillet (Yvelines) sur une exploitation de 20 ha, repère une personne en train de lui voler des pommes de terre sur l'une de ses parcelles. Il prévient la police qui interpelle l'individu.
M. Beaurain dépose plainte. En décembre, le procureur de la République l'informe avoir classé sans suite sa plainte, considérant que le délit n'était suffisamment important.
« Les vols sont très fréquents pendant la saison, cela peut arriver entre trois et cinq fois par semaine », raconte M. Beaurain. « A chaque fois, cela représente des petites sommes mais en additionnant le tout, cela fait beaucoup », ajoute-t-il. « Que diriez-vous si on vous volait régulièrement cinq à dix euros dans votre porte-monnaie ? », lance-t-il.