Lors de son congrès à Paris, mercredi et jeudi, la section nationale des fermiers et métayers (SNFM) de la FNSEA a débattu sur le thème de «l'entreprise agricole au coeur des territoires». Les fermiers s'alarment de la disparition des terres agricoles. «60.000 hectares sont artificialisées chaque année au détriment des zones agricoles et naturelles», a rappelé Bertrand Saget, président réélu de la section.
Il a fait plusieurs propositions pour enrayer ce mouvement: réhabiliter les friches industrielles, densifier les zones d'activités et urbanisées, promouvoir la stabilité des documents d'urbanisme et aussi développer des partenariats entre collectivités et agriculteurs.
A l'occasion d'une table ronde organisée sur ce thème, André Thévenot, président de la FNSafer et aussi maire d'une commune rurale, a suggéré de rendre plus difficile le déclassement des terres agricoles en zones urbanisables.
«Les maires subissent une pression permanente des administrés. Il faut revoir la responsabilité des communes. Une commission de déclassement pourrait être créée sous la présidence d'une ''haute autorité'', indépendante de tout pouvoir politique», a-t-il suggéré.
«Nous sommes dans le scénario de l'inacceptable en termes d'urbanisation, a-t-il poursuivi. Il faut faire comprendre à nos concitoyens que la protection des terres dépasse les enjeux agricoles. C'est un enjeu pour les défis de demain, comme la protection de la biodiversité.» Il constate toutefois une prise de conscience chez certaines décideurs.