Le projet de ligne à grande vitesse (LGV) qui devrait mettre Rennes à 1 heure 30 de Paris est officiellement sur les rails depuis octobre 2007. Il nécessite la réalisation d’une nouvelle ligne entre Connerré (Sarthe) et Rennes (Ille-et-Vilaine). Les travaux devraient démarrer en 2011 pour une mise en service en 2015. Mais dès les premières ébauches, les agriculteurs se sont mobilisés.
«Nous avons constitué l’association des expropriés de l’Ille-et-Vilaine (ADE) en mars 2004» explique Joseph Ménard, son président. Objectif: défendre les intérêts agricoles et ruraux menacés par la réalisation de la LGV. «Nous nous sommes tout de suite posé comme interlocuteur privilégié vis-à-vis de Réseau ferré de France (RFF). Nous ne sommes pas dans une démarche d’opposition mais au contraire force de négociation.»
Un premier protocole a été signé à la fin de 2007 concernant l’indemnisation des interventions dans les parcelles pour les sondages géotechniques. Un autre concernant l’occupation temporaire relative aux opérations d’archéologie préventive vient tout juste d’être signé. Un troisième est à l’étude pour la réparation des dommages de travaux publics.
Le chantier est important. Dans l'Ille-et-Vilaine, douze communes sont traversées par le nouveau tronçon LGV, soit une emprise de 479 ha sous la ligne. 130 exploitations ont une partie de leur SAU sous le tracé, 40 élevages ont un bâtiment à moins de 150 mètre de la ligne et 6 sont directement impactés.
En amont, un gros travail a été fait pour l’acquisition de réserve foncière avec la Safer. Les opérations d’aménagement foncier vont démarrer. «Le plus difficile va être de réussir à concilier les deux calendriers, celui de RFF et de l’aménagement foncier, précise Joseph Ménard. Nous sommes dans l’action, nous ne devons pas louper le train en marche.»
La problématique de l'élevage La nouvelle ligne traverse une zone fortement marquée par l’élevage. Gestion des animaux dans les pâtures, des déjections…des perturbations majeures sont à prévoir dans les exploitations. Tout l’enjeu est de faire prendre conscience à RFF des conséquences de l’ouvrage en lien avec la réglementation environnementale qui pèse sur les élevages. Une étude financée par RFF, réalisée par la chambre d’agriculture, est en cours. L'objectif est d'identifier quel serait l’impact d’une réactualisation du plan d’épandage sur les exploitations situées dans le périmètre d’aménagement foncier. |