Les négociations sur un accord de libre-échange entre l'Europe et les Etats-Unis prendront « plusieurs années », a déclaré vendredi le ministre français de l'Économie, Pierre Moscovici, assurant que la conclusion d'un tel accord entre les 28 et le Canada était proche.
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont lancé en juillet un cycle de négociations visant à créer la plus grande zone de libre-échange au monde, en dépit de potentiels points de blocages (agriculture, audiovisuel...).
Interrogé sur l'impact des discussions entre le Canada et l'UE, entamées en mai 2009, sur les négociations d'un accord avec Washington, M. Moscovici a estimé que « les négociations avec les Etats-Unis prendront sûrement plusieurs années ».
L'Accord économique et commercial global (AECG) Canada-UE devait initialement être conclu à la fin de 2012, mais le ministre français de l'Économie a dit rester optimiste. « Nous avons déjà fait des grands progrès, y compris dans nos approches communes avec le Québec sur des sujets majeurs comme l'investissement ou l'exception culturelle », a-t-il déclaré au côté de la Première ministre québécoise, Pauline Marois.
« Nous savons qu'il reste quelques pas à franchir qui concernent un secteur important (l'agriculture, ndlr) à la fois pour le Canada et à la fois pour la France », a-t-il ajouté, notant que les derniers obstacles concernent « le secteur laitier et le secteur bovin » pour lesquels les négociateurs ne s'entendent pas sur les quotas à fixer.
« Des progrès sont encore à franchir pour que nous puissions envisager une conclusion positive de ces négociations qui néanmoins progressent et pour lesquelles nous avons une volonté d'aboutir », a fait valoir M. Moscovici.
En 2011, le commerce de marchandises entre le Canada et l'UE s'est élevé à 116,4 milliards de dollars canadiens (environ 86 milliards d'euros), faisant de l'UE le deuxième partenaire commercial du Canada, loin derrière les Etats-Unis.
Par ailleurs, Pierre Moscovici a encouragé les entreprises françaises à prendre part au développement du nord du Québec, riche en ressources naturelles.
Le gouvernement indépendantiste de Mme Marois avait annoncé en mai que le Québec investirait 870 millions de dollars sur cinq ans pour la construction d'infrastructures dans ces régions quasi désertiques. « Les entreprises françaises iront dans le nord du Québec », a assuré M. Moscovici, indiquant que le gouvernement québécois devait encore établir le motus operandi de ces futurs investissements.