« Il y a une réelle demande à créer pour des textiles en lin, à destination de la classe moyenne chinoise », s'est réjouit mardi Hubert Brisset, président du Cipalin, au lendemain de la signature d'un protocole avec les représentants de la filière en Chine.
En effet, lundi, la Confédération européenne du lin et du chanvre (CELC) et le CBLFTA, son homologue chinois, ont signé un protocole d'accord à Paris, destiné à mettre en commun les moyens des deux structures pour améliorer la promotion de la fibre de lin. Les différents responsables industriels présents assuraient près de 90 % du lin traité en Chine et 90 % des volumes traités du côté européen.
« Les consommateurs chinois apparaissent encore peu sensibles aux arguments que peut faire valoir le lin en matière de développement durable, a expliqué Marie-Emmanuelle Belzung, directrice de la CELC. En revanche, la classe moyenne chinoise serait sensible à la provenance des fibres. « Le "made in Normandy" ou "made in France" pourrait être un argument de poids en faveur de la fibre de lin dans le pays » a déclaré la directrice du CELC.
Cette volonté de développer le marché intérieur pour les vêtements en lin semble partagée également par le gouvernement chinois. Cela assurerait en effet une demande captive pour les produits des filatures et tissages du pays.
Du côté de la filière européenne, pas question cependant de banaliser le produit. « Le lin doit continuer d'être rémunérateur pour les agriculteurs et les filières européennes », a observé Hubert Brisset.
« Nous cherchons à revaloriser le fil de lin, avec le développement de fibres de haute qualité, afin de pouvoir proposer une gamme de tissus plus large. Cela permet d'élargir les débouchés du lin, tout en restant sur le créneau des vêtements en fibres végétales nobles et écologiques », a ajouté Marie-Emmanuelle Belzung.
La France représente 70 % des volumes de lin importés par la Chine. Aussi, Paris exporte 80 % de sa production vers la Chine.