«C'est un budget contraint mais qui saura répondre aux crises et au modèle d'agriculture durable», a expliqué mardi le ministre de l'Agriculture, en présentant le budget de la mission en charge de l'agriculture devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.
La mission chargée de l'agriculture dispose en 2009 de 3,489 milliards d'euros en crédits de paiement. Les priorités ont été données à l'installation des jeunes, à la formation et à la recherche, et au Grenelle de l'environnement avec trois plans (plan agriculture bio, plan phyto et plan de valorisation énergétique) qui ont bénéficié de crédits en hausse par rapport en 2008.
Michel Barnier a évoqué la réorganisation du ministère et la fusion des offices et du Cnasea avec l'AUP. Il confirme la suppression de 550 postes de titulaires comprenant les postes d'enseignants. Les efforts pour la recherche et l'enseignement sont pour lui primordiaux, avec des crédits de paiement en hausse de 5,6%.
«Je veux passer de 6.000 à 7.500 installations aidées en 2009», a également insisté le ministre.
A propos de la baisse des aides fiscales en faveur des biocarburants, Michel Barnier met en avant des coûts d'exonération importants, «de 500 millions en 2007 à 878 millions en 2008 et près de 1 milliard en 2009». «Une baisse progressive des aides doit être envisagée. Il faut lisser les mesures pour ne pas décourager la filière des biocarburants», a-t-il expliqué. Catherine Vautrin, députée de la Marne, a rappelé le milliard d'euros investi dans des équipements par les professionnels qui perdent aujourd'hui confiance.
Pour le soutien à l'élevage ovin, «traité de manière inéquitable par la Pac», selon Michel Barnier, «je vais essayer de mobiliser les DPU dormants pour que les éleveurs touchent un peu plus en 2009 que les 17 millions de 2008. Ils doivent tenir jusqu'en 2010 en attendant la réorientation des aides». Le ministre a appelé des mesures structurelles, en citant la possibilité de réorienter une partie des aides aux grandes cultures vers l'élevage ovin. Les crédits d'intervention nationaux s'élèvent à 2,2 milliards d'euros contre 10,2 milliards de crédits communautaires.
Pour le soutien au bio, les 12 millions d'euros seront des aides pour la conversion au bio, a confirmé le ministre, qui seront cumulables avec le crédit d'impôt.
Pour la FCO, l'affectation des 30 millions supplémentaires (annoncés lors du Sommet de l'élevage à Cournon) sera détaillée au début de novembre.
Par ailleurs, le ministre s'est déclaré décidé à soutenir les filières énergétiques, avec son plan d'autonomie énergétique des exploitations.