La révision de la loi de modernisation de l'économie (LME) qui sera présentée en juin 2013 vise à « redonner de l'équilibre » aux relations entre grande distribution et petits producteurs qui, à l'heure actuelle, « souffrent », a indiqué ce vendredi 5 avril 2013 le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot.
La LME votée en 2008, encadrant les relations entre producteurs, industriels et distribution, « donne aujourd'hui beaucoup de poids, d'influence, de force à la grande distribution vis-à-vis des petits producteurs et des PME de l'agroalimentaire », a déclaré M. Garot à des journalistes à La Couronne, près d'Angoulême.
« On voit les résultats : aujourd'hui, on a des producteurs qui souffrent, des entreprises de l'agroalimentaire qui se sentent écrasées par leurs marges », a ajouté le ministre.
La révision de la LME sera portée en juin dans le cadre de la loi de consommation par le ministre de la Consommation Benoît Hamon, a ajouté M. Garot, qui lors d'une visite en Charente, rencontrait des producteurs, des lycéens agricoles, l'industrie du cognac.
La révision à la LME portera sur deux axes, a-t-il indiqué. D'une part, « la volatilité des prix des matières premières, de telle sorte qu'on puisse induire un mécanisme de révision lorsqu'il y a ces espèces de ''yo-yo'' qui sont insupportables pour les producteurs. »
D'autre part, le gouvernement entend « préciser les conditions de la discussion commerciale » en détaillant « non seulement le prix, les volumes, mais aussi les conditions de promotion, de telle sorte qu'on sache clairement à quoi s'en tenir et que les relations contractuelles, commerciales entre grande distribution, producteurs ou transformateurs soient parfaitement transparentes ».
« On a besoin de davantage de clarté, de lisibilité, et d'équilibre entre chacun des maillons de cette chaîne alimentaire », a-t-il conclu.
Le gouvernement avait indiqué en 2012 qu'il souhaitait non une refonte, mais des ajustements de la LME. Selon M. Garot, ces ajustements préparés entre ministères de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Consommation résultent d'un travail « engagé avec les professionnels, y compris la grande distribution, depuis novembre 2012 ».