Les éleveurs de la Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), se disant « à bout » après une série d'attaques de troupeaux de brebis, ont lancé jeudi « un appel solennel » à François Hollande. Ils demandent au président de la République qu'il envoie sur place ses ministres concernés, et qu'il modifie un plan loup jugé « totalement insuffisant ».
« La situation s'est nettement aggravée cet été et est de plus en plus tendue », dit l'association Eleveurs et Montagnes dans un communiqué. Dernier exemple en date, la mort de neuf brebis à Saint-Martin-d'Entraunes, dans les Alpes-Maritimes. Plusieurs autres – dont les carcasses n'ont pas pu être récupérées, la zone étant difficile d'accès – ont fait une chute mortelle effrayés par le prédateur.
Au moins 50 brebis ont été tuées depuis le début de l'été dans le département, selon des sources concordantes. Les Alpes de Haute-Provence sont également fortement touchées, avec des attaques « en augmentation de 70 % », disent des éleveurs « à bout, pris entre peur et désespoir, résignation et colère ».
« Dans ce contexte, le plan d'action national loup s'avère totalement insuffisant et même dangereusement inefficace », poursuivent-ils. Ils lancent « un appel solennel au président de la République pour qu'il dépêche sur place au plus vite les deux ministres concernés par le dossier », à savoir Philippe Martin (Ecologie) et Stéphane Le Foll (Agriculture).
L'association souhaite « qu'ils puissent vérifier par eux-mêmes la gravité de la situation et empêcher qu'elle ne dégénère ». « Il est urgent de modifier le plan loup et de venir en aide aux éleveurs. Monsieur le Président, nous comptons sur vous », concluent les agriculteurs.
Dans le cadre du plan loup, signé par le gouvernement en mai, 24 bêtes pourront être abattues pour la période 2013-2014, soit plus du double du plafond actuel (11 pour 2012-13). Entre 2008 et 2012, seuls sept loups ont toutefois été tués.
Revenu naturellement au début des années 1990 dans les Alpes, le loup – espèce protégée – est en croissance constante en France (il y en a 250 aujourd'hui), d'où une multiplication des attaques sur les troupeaux (5.848 bêtes tuées en 2012, contre 4.920 en 2011 et 2.680 en 2008).