« Nous ne sommes pas de simples producteurs de matières premières, a souligné Michel Fosseprez, président d’In Vivo lors du colloque « Le réchauffement climatique : un enjeux agricole » à Paris le 30 janvier. « Nous sommes aussi des acteurs majeurs de la lutte contre les pollutions ».
L’agriculture a une carte de choix à jouer dans le combat contre le réchauffement climatique. Ce constat est appuyé par le projet de la Caisse des dépôts et consignations qui prévoit de lancer un appel à manifestation d’intérêt en mars pour des projets permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Le système d’échange de quotas mis en place à l’échelon européen ne concerne que les industries, soit un quart des émissions. Les autres secteurs ne sont pas concernés », a indiqué Benoît Leguet, de la Caisse des dépôts.
Avec le dispositif proposé par cette dernière, les projets individuels de taille honorable ou des projets plus importants, portés par exemple par des structures coopératives, pourraient être aidés financièrement sur des critères très précis. L’appel à candidature s’achèvera fin avril et les projets sélectionnés devraient être connus en juillet.
« Ces projets aidés ne fonctionneront que s’ils possèdent une taille critique et s’ils s’insèrent dans le territoire », a précisé Alain Moulinier de la DGFAR au ministère de l’Agriculture.
« Quoique l’on fasse aujourd’hui, nous allons gagner deux à trois degrés au cours de ce siècle, a expliqué Bernard Seguin de l’Inra. La tendance s’est accélérée au cours des dernières années. L’agriculture française produit aujourd’hui 18% des émissions de gaz à effet de serre. Ce chiffre est certes en baisse mais représente tout de même 110 millions de tonnes équivalent CO2 ».