Des dizaines d'agriculteurs ont entrepris mardi matin de bloquer pour une partie de la journée les principales routes d'accès à Auch (Gers) pour dénoncer les « pressions » qui pèsent sur eux, a constaté un photographe de l'AFP.
Une centaine de tracteurs selon les forces de l'ordre, 150 selon les organisateurs ont été disposés sur quatre ronds-points et une rue menant au centre, vidé du coup de presque tout trafic, selon un correspondant de l'AFP.
L'action organisée par la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs se voulait pédagogique et se déroulait sans incident. Camions et voitures venues de Toulouse, Agen ou Tarbes faisaient demi-tour bon gré, mal gré. Les agriculteurs laissaient passer les véhicules d'urgence.
« On n'est pas là pour emmerder le monde. On a choisi de manifester un mardi pour limiter les inconvénients pour les gens », a dit à l'AFP Stéphane Zanchetta, président départemental des Jeunes Agriculteurs, « les gens comprennent notre mécontentement ».
Dans un département où l'agriculture est une activité primordiale, il s'agissait pour les deux organisations syndicales d'attirer à chaque barrage l'attention sur une forme particulière des pressions auxquelles sont soumis les agriculteurs : celle de l'impôt et de la future écotaxe ; celle de la future politique agricole commune qui va faire perdre 10 millions d'euros au Gers, selon elles ; contraintes environnementales devant lesquelles les agriculteurs pèseraient souvent moins que les défenseurs de l'environnement, a expliqué M. Zanchetta.
Les agriculteurs s'émeuvent aussi de la pression administrative. « On passe plus de temps derrière un bureau à faire de la paperasse que sur un tracteur ou au cul des vaches », a-t-il dit. Avec la pression sociétale, les agriculteurs se sentent déconsidérés et craignent pour l'avenir de la profession dans un département où 50 % de la surface agricole est exploitée par des agriculteurs de plus de 55 ans, a-t-il expliqué.
Les agriculteurs escomptaient être 300 en fin de matinée avant de lever progressivement les barrages. Ils devaient ensuite converger vers le centre d'Auch.