Au cours de la prochaine décennie, entre 2008 et 2017, les marchés mondiaux de produits agricoles devraient connaître des prix plus élevés, mais plus volatiles, par rapport à la moyenne des dix années précédentes, selon un rapport publié vendredi par la Commission européenne.
Après les pics atteints en 2007, entre autres pour les céréales, les cours mondiaux connaissent depuis un net retour en arrière. Mais des facteurs structurels, tels que l'augmentation de la demande mondiale, devraient permettre de soutenir les prix à moyen terme. Toutefois, leur niveau restera inférieur à 2007.
L'étude se base sur les prévisions du Fapri (Food ans Agricultural Policy Research Institute), d'une part, et de l'OCDE et la FOA, d'autre part. De telles projections reposent toujours sur des hypothèses, mais cette année la liste des incertitudes est plus longue que jamais, reconnaît Bruxelles.
Pour le blé, malgré une augmentation de la production, les stocks mondiaux resteraient tendus et les prix mondiaux, au cours de la période de 2008-2017, se situeraient entre 43 et 56% au-dessus de la précédente décennie, prévoit le rapport.
Pour le maïs, la fourchette serait de 60-70%. Depuis 2003, la demande en maïs a été soutenue par les importations des pays en développement et par la production d'éthanol aux Etats-Unis. Les stocks resteraient assez bas à moyen terme avec une demande chinoise prévue en progression.
La consommation d'huile végétale augmenteraient de 40% dans le monde en dix ans. Les prix mondiaux des graines oléagineuses évolueraient en moyenne entre 65 et 74% au-dessus de la décennie précédente. Le Brésil deviendrait le premier producteur de soja, devant les Etats-Unis.
Le commerce international de viande continuerait de se développer, soutenu par l'augmentation de la population mondiale et la progression des revenus dans les pays émergents. Le Brésil représenterait 30% des exportations mondiales de viandes en 2017. Les prix mondiaux se situeraient entre 18 et 24% au-dessus des dix années précédentes.
Les prix mondiaux des produits laitiers augmenteraient quant à eux de 50 à 60%. Le commerce international enregistrerait une croissance d'un tiers en dix ans. La Nouvelle-Zélande et l'Australie consolideraient leur rôle d'exportateur, tandis que l'Union européenne perdrait des parts de marché, sauf pour les fromages.
L'UE perdrait également des parts de marché à l'exportation pour les céréales secondaires, le sucre et les viandes. Selon l'étude, le blé serait une exception avec des ventes prévues en croissance. L'Europe accentuerait par contre son rôle d'importateur de produits agricoles, notamment pour les oléagineux.
Les Etats-Unis resteraient quant à eux le principal exportateur mondial de blé, de maïs et de graine de soja, tandis que leurs ventes de viande augmenteraient modérément.
Le Brésil serait de son côté au premier rang mondial des exportateurs pour les produits oléagineux, le sucre, l'éthanol, la viande bovine et la viande volaille.