Dans son analyse prospective à l'horizon de 2020, la direction de l'Agriculture de la Commission européenne prévoit que les prix resteront fermes à moyen terme, grâce à la croissance de la demande alimentaire mondiale et au développement des biocarburants à l'heure où la productivité agricole ne connaît plus de forte croissance.
Les marchés des céréales seront tendus, avec des niveaux de stocks bas et des prix qui devraient se maintenir relativement hauts. La moisson augmenterait jusqu'à atteindre 305 millions de tonnes en 2020, avec une part de plus en plus grande du maïs et du blé tendre (+16 % et +39 % respectivement) au détriment des autres céréales.
Une légère hausse de la production européenne de viande dans son ensemble est attendue en 2020 (+2,4 %). La baisse de production en systèmes ruminants (-1,3 % pour les bovins et -7,9 % pour les ovins et caprins) serait compensée par une hausse des productions hors sol. La viande de porc resterait en effet la viande préférée des européens (41,6 kg par an et par habitant en 2020), tandis que le poulet s'établirait à 23,6 kg et la viande bovine à 15,8 kg.
Le moyen terme apparaît favorable à l'élevage laitier, avec une demande mondiale en hausse qui devrait soutenir les prix. Les projections indiquent une progression de la collecte européenne de 7 % entre 2009 et 2020. Sur les marchés mondiaux, le secteur laitier européen pourrait perdre des parts de marché à cause de la baisse de compétitivité de l'euro.
Aujourd'hui, le revenu moyen des agriculteurs européens est supérieur d'environ 25 % à celui de 2000. L'étude prévoit en 2020 un revenu moyen supérieur de 9 % au revenu moyen de la période 2007-2011. Les pays de l'UE à 15 verraient en fait leur revenu décroître de 3,5 % tandis que les revenus dans les douze autres Etats membres afficheraient en 2020 une hausse de 35 % par rapport au revenu de départ.
Le rapport se fonde sur une hypothèse de statu quo sur la politique agricole européenne et sur les règles de commerce international. Mais un certain nombre de facteurs d'incertitudes sont à prendre en compte, à commencer par les événements climatiques.