L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a mis en ligne, le 20 octobre, un avis concernant les antibiotiques d'importance critique (AIC) pour la santé humaine et animale. Elle écarte l'idée de classer la colistine parmi les AIC vétérinaires et formule plusieurs recommandations sur le recours à l'antibiogramme avant prescription d'un médicament vétérinaire contenant un AIC.
Cet avis fait suite à une saisine de la Direction générale de l'alimentation (DGAL) sur deux projets de texte : un décret relatif aux médicaments contenant un ou plusieurs AIC et un arrêté fixant la liste des AIC. Si l'Anses considère que « la colistine ne doit pas être incluse dans la liste des antibiotiques d'importance critique », elle estime « cependant nécessaire de surveiller l'évolution de la résistance chez les animaux de rente et de compagnie ».
Concernant les conditions de recours à l'antibiogramme avant prescription d'un médicament vétérinaire contenant un AIC, l'Anses :
■ soutient « les propositions du décret prévoyant la nécessité de réalisation au préalable d'un examen clinique, d'une identification de la souche bactérienne responsable de l'infection et d'un test de sensibilité de la souche bactérienne aux antibiotiques » dans le cadre de la prescription d'un médicament vétérinaire contenant une ou plusieurs substances AIC.
■ recommande de supprimer « la possibilité de dérogation introduite par le décret exemptant le prescripteur de tout examen complémentaire s'il a connaissance des résultats d'examens complémentaires obtenus depuis moins de six mois pour le même animal ou le même groupe d'animaux et pour la même affection ».
■ considère que, si un « article dérogatoire devrait être maintenu, il conviendrait de restreindre les conditions d'application quant à la durée d'exemption, de clairement définir la notion de « même groupe d'animaux », d'adopter des mesures spécifiques à chaque filière animale et de s'assurer de son applicabilité ».