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Michel Barnier plaide pour un forum mondial sur l'alimentation

Publié le lundi 05 mai 2008 - 18h39

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© A. Delest/GFA

Le ministre français de l'Agriculture, Michel Barnier, a plaidé lundi à Barcelone pour la création d'un «forum mondial» face aux défis de la crise de l'alimentation et de l'agriculture.

«J'ai évoqué l'idée qu'on devrait créer, comme une leçon de cette crise, un forum mondial sur les questions d'alimentation et d'agriculture», a déclaré M. Barnier lors d'un entretien téléphonique avec l'AFP, en marge d'une conférence sur la culture alimentaire et la diversité dans les pays méditerranéens.

«Les émeutes de la faim, et un jour on le sait, les émeutes de l'eau, deviennent des sujets de sécurité» qui «ne se résument pas» aux discussions en cours à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a-t-il souligné.

Cette crise met en exergue la nécessité de «politiques plus structurelles et de remettre l'agriculture en tête de l'agenda international du développement et de la coopération», a ajouté M. Barnier.

Le ministre français a jugé nécessaire de conjuguer les efforts menés séparément par les pays, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l'OMC ou l'Organisation de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).

«On travaille tous sur comment relever le défi de l'insécurité alimentaire. On parle d'un sujet vital, l'alimentation de la population. Il faudra bien en débattre ensemble autour de la même table», a-t-il déclaré.

M. Barnier plaide pour une réflexion sur la mise en place de «politiques régionales agricoles» permettant à certains pays de «construire ou reconstruire une agriculture vivrière», ainsi que sur le «partage des terres entre leur usage à des fins alimentaires et l'usage énergétique».

Il a cité l'exemple du Sénégal qui est en train, avec l'aide de l'Inde, de «reconstruire son économie rizicole alors que l'importation de riz pour nourrir le peuple sénégalais représente 2,5 points de croissance du pays».

«Les pays du Maghreb, d'Afrique de l'Ouest et de l'Est, d'Amérique latine pourraient mutualiser leurs politiques nationales agricoles plutôt que d'affronter la mondialisation chacun chez soi et chacun pour soi», a ajouté M. Barnier.

Le ministre français estime que l'UE «n'a pas à donner de leçons», mais que la politique agricole commune (PAC) «est une expérience utilisable dans d'autres régions, en tenant compte des nouveaux défis d'aujourd'hui qui sont, au-delà de la production, le développement durable, l'usage modéré des produits phytosanitaires, la gestion économe de l'eau et la protection sanitaire».

Sur les biocarburants, dont l'augmentation de la production, explique en partie la flambée des prix alimentaires, il a estimé que l'UE avait «une politique raisonnable, avec une proportion de 7% des terres cultivées à l'horizon de 2010 pour les biocarburants».

«Mais il y a des pays comme les USA ou le Brésil où l'engagement pour les biocarburants est beaucoup plus massif. Cette question, on ne peut pas l'aborder chacun chez soi chacun pour soi», a-t-il estimé.

Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, estime dans une tribune publiée lundi par le quotidien Le Monde que la crise alimentaire peut constituer une «chance immense» de s'attaquer à certains «problèmes fondamentaux» de l'Afrique si la communauté internationale se mobilise.

«Nous devrions considérer cette situation pas seulement comme un problème mais aussi comme une chance immense de nous attaquer aux problèmes fondamentaux de nombre de gens les plus démunis du monde, dont 80% sont des agriculteurs pauvres», écrit M. Ban.

«Si nous les aidons – si nous leur fournissons à la fois de l'aide et un mélange équilibré de politiques locales et internationales –-, la solution est à notre portée», poursuit-il.

Lors d'une réunion la semaine dernière à Berne, M. Ban a annoncé la création immédiate d'une cellule de crise pour combattre la flambée des prix alimentaires.

M. Ban rappelle, dans sa tribune, que le Programme alimentaire mondial (PAM), qui aide 73 millions de personnes, a besoin de 755 millions de dollars supplémentaires, et que les promesses s'élèvent à 475 millions. «Les promesses n'emplissent pas les estomacs et l'agence ne dispose actuellement que de 18 millions de dollars», écrit-il.

L'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) demande, elle, 1,7 milliard de dollars pour renforcer la production agricole des pays touchés par la crise.

«Si mon propre pays (la Corée du Sud, ndlr) est parvenu à surmonter ses traumatismes pour devenir une puissance économique, l'Afrique en est tout aussi capable. La seule condition, c'est que nous l'y aidions. Nous pouvons commencer à le faire en prenant les mesures indispensables pour maîtriser la crise alimentaire», conclut M. Ban.


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