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Moisson 2007

Premier tour attendu la semaine du 11 juin

Publié le jeudi 07 juin 2007 - 15h42

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Les moissonneuses-batteuses seront de sortie sous huitaine dans le Sud-Est. Les régions plus septentrionales emboîteront rapidement le pas avec plus de quinze jours d’avance. Le potentiel semble bon de manière générale. Mais les régions de l’Est ont beaucoup plus souffert du manque d’eau en avril. Dans le Sud-Ouest, l’excès de précipitation perturbe les semis et provoque de la verse.

A interroger les entrepreneurs de travaux agricoles, la future récolte s’apparente à un véritable casse-tête pour gérer les chantiers entre les différentes régions. «Ce type de décalage va causer des soucis, conçoit Patrice Durand, directeur d’entrepreneurs des territoires, le syndicat des ETA. Ca ronfle dans tous les sens pour les plannings!»

L’avance des cultures est modérée dans les régions sud (les premières moissonneuses devraient entamer les chantiers vers le 15 juin en Paca), mais peut atteindre deux, voire trois semaines pour les orges d’hiver les plus précoces ailleurs.

Deux semaines d’avance

Cette année atypique sur le plan climatique se répercute sur l’état des cultures et bouleversent les repères. Le Sud-Ouest fait figure d’exception. C’est la seule région à ne pas avoir connu de déficit de précipitations en avril, bien au contraire. Les retards de semis pour le maïs deviennent préoccupants. Plusieurs dizaines de milliers d’hectares n’étaient toujours pas mis en terre en milieu de semaine. «Pour les céréales, nous nous dirigions vers une année record, mais les pluies orageuses provoquent de la verse qui va être préjudiciable aux cultures», estime Jean-Claude Cochet d’Arvalis Midi-Pyrénées.

JNO préoccupante

A l’échelon national, les orges d’hiver sont généralement belles et ont passé sans trop de casse la période de sécheresse. De grosses interrogations sur la présence de viroses planent dans une zone allant de la Bourgogne au Poitou-Charente en passant par le Centre. La permanence des pucerons depuis les semis, même en petit nombre, n’augure rien de bon. Les protections de semences auraient même parfois cédé face à cette pression continue. «C’est vraiment une année exceptionnelle pour la jaunisse, du jamais vu pour ma part, s’exclame Luc Pelcé de l’institut technique en Bourgogne. Les attaques de pucerons n’ont pas été fulgurante mais continue. Il y a même des cas de JNO sur orge de printemps et ça aussi c’est du jamais vu».

Rouille brune omniprésente

Les blés sont aussi concernés par la pression des pucerons tout au long du cycle et présentent parfois des symptômes de jaunisse avec de moindres conséquences. Sur le plan sanitaire, la septoriose, pourtant redoutée en début de montaison, s’est faite très discrète (hormis en Midi-Pyrénées) et c’est surtout la rouille brune qui lui a volé la vedette. A la faveur du manque d’eau, les foyers se sont multipliés sur les variétés sensibles.

«La maîtrise de cette maladie est assez irrégulière dans les régions Nord, constate Jean-Pauil Prévot, d’Arvalis. Les agriculteurs concentrent d’abord leur stratégie sur la septoriose et ont parfois laissé passer la rouille brune». Dans l’Est, cette maladie du feuillage est rencontrée également mais de façon plus atténuée. Les régions Centre, Ouest et Sud-Ouest ont observé les premières pustules au cours de l’hiver et la maladie, malgré sa précocité, a été plutôt bien encadrée. «Après trois années d’absence dans le Sud-Est, l’attaque violente de rouille brune a un peu surpris, raconte Philippe Braun d’Arvalis. Et cela risque des peser sur le poids spécifique final».

Quant aux maladies des épis, le retour des pluies pendant la floraison des céréales renforce les craintes d’une recrudescence de la fusariose. Les premières observations de moucheture sur le blé dur sont signalée. «Microdochium nivalae est un agent de moucheture sur blé dur, poursuit l’ingénieur régional. Et la persistance d’ambiances humides et de vent marin sont des facteurs favorables. Mais pour le moment, il n’y a pas trop d’épis fusariés». Toutes les régions s’attendent à une pression accentuée de la maladies sur épi, tant sur blé dur, que sur blé tendre, car la floraison de ces céréales a très souvent coïncidé avec le retour des pluies.

Bons potentiels en blé

Pour autant, sur une grande partie de territoire, le potentiel de rendement des blés est bon. Certes, les régions de l’Est et du Centre est ont davantage subi les conséquences de l’absence de précipitations en réduisant parfois sévèrement le nombre d’épis/m². «Les plateaux sont les plus touchés, confirme Luc Pelcé. Ils ont perdu tout ou partie de leur potentiel. Les plaines partaient, quant à elles, d’une situation où le nombre d’épis était très élevé. De plus, il y a très probablement eu une bonne fertilité des épis qui devrait compenser en partie les pertes liées au stress climatique».

En Poitou-Charentes comme dans le Sud-Ouest, ce sont les forts orages de ces dernières semaines qui entament le potentiel à cause de la verse. On signale, en outre, 2000 à 3000 ha de cultures qui ont totalement été détruits entre Rochefort et La Rochelle.

Incertitudes sur la qualité

Quant à la qualité de la récolte, beaucoup d’inconnues subsistent. «Dans notre région, nous misons beaucoup sur elle, explique Jean-Louis Moynier d’Arvalis en Poitou-Charentes. Après un mois d’avril sec et chaud, le retour de la pluie nous fait nous interroger sur la teneur en protéines. Certes, les conditions sont favorables à une assimilation tardive de l’azote sous réserve que les apports aient été suffisants, ce qui n’est pas toujours le cas. De plus, il y a aussi un fort risque de dilution car le remplissage est très bon».

PMG au sommet en colza

Le potentiel en colza est lui aussi bien installé. Les pluies laissent envisager des bons poids de mille grains. Même si toutes les évaluations de potentiel ne sont pas réalisées, elles sont très encourageantes. Seul bémol en Bourgogne : comme pour le blé dans les terrains les plus pénalisés par le manque d’eau, les premiers comptages de nombre de grains/m² sont décevants.

A notez qu’en cette fin de cycle, la situation sanitaire se dégrade. L’oïdium semble se généraliser. Cette maladie aura sans doute des conséquences négatives sur les variétés les plus tardives. Des attaques de sclérotinia sont également signalées sur une bonne partie du territoire, notamment sur les parcelles n’ayant reçu aucune protection fongicide.

Impressions mitigées pour les cultures de printemps

Pour les cultures de printemps, les conditions de semis ont fortement conditionné la réussite des levées. Les maïs ont parfois bien du mal à refaire leur retard, d’autant que les désherbages ont dans certains cas manqué de sélectivité. L’hétérogénéité intra parcellaire sera pénalisante même pour l’ensilage. Pour les betteraves les levées irrégulières auront un effet plus limité qu’en maïs sur le résultat final.

En orge de printemps, les situations sont très disparates là-aussi. «Le climat actuel permettra peut-être aux plantes de récupérer, mais il y de fortes craintes sur la qualité liée à un risque d’hétérogénéité à maturité et une alimentation azotée relativement tardive», estime Jean-Paul Prévot. Son de cloche sensiblement identique dans l’Est où les orges en terres limoneuses sont parfois moins belles que dans les sols à cailloux. En Poitou-Charentes, les semis très précoces sont particulièrement bien réussis. A l’inverse, les implantations tardives déçoivent.

Consultez également l'article "Moisson 2007: production record en colza et rendements en hausse en orge d’hiver (prévisions Scees) ".

J-M. N.


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