« La nouvelle réalité économique impose de repenser le cadre des relations commerciales, de repenser le rapport que chaque acteur de la filière entretient avec l'autre, de remettre de la valeur au cœur du système », affirme l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), dans un communiqué du 9 mars 2015.
Faisant suite aux négociations commerciales pour 2015 qui se sont achevées à la fin de février, cette dernière dénonce les « ravages de la guerre des prix », « l'épuisement d'un système » et « un réel déséquilibre » entre les acteurs de la filière alimentaire française.
« Les retours du terrain confirment, entre autres, l'apparition de demandes de compensation de marges rétroactives jusqu'à 2013, et la nette augmentation des déréférencements partiels lors de la période de négociation », rapportent les industriels. Et d'ajouter que « plus des deux tiers des entreprises interrogées par l'Ania à la fin des négociations ont indiqué que les centrales n'avaient pas suffisamment pris en compte leur réalité économique. L'évolution des coûts de production et des matières premières nécessaires à la fabrication des produits a été utilisée comme un moyen de pression unilatéral pour les enseignes vis-à-vis de leurs fournisseurs. Quelle que soit la tendance des coûts, les fournisseurs sortent toujours perdants ».
« Globalement, la négociation a été difficile », confirmait pudiquement Michel-Edouard Leclerc le 4 mars 2015, dans les colonnes des Echos. Il s'était alors voulu rassurant pour la période à venir : « Pas question d'allumer une nouvelle mèche pour une soi-disant guerre des prix ! » Les rapprochements d'enseignes (Intermarché-Casino et Auchan-Système U) continuent pourtant d'inquiéter l'amont de la filière...