Près de 300 agriculteurs du nord du Finistère ont porté plainte mardi et mercredi auprès de la gendarmerie pour le «harcèlement» qu'ils affirment subir de l'Administration sur les rejets de leur exploitation dans l'environnement.
«Ce qu'on demande, c'est un arrêt total des contrôles administratifs et de terrain durant l'hiver, et une réunion pour qu'on nous explique enfin la logique des contrôles», a déclaré le président de la FDSEA locale de Plouvorn, Eric Milin.
«Les règlements changent tout le temps, les agriculteurs ne sont pas au courant et font l'objet de procès-verbaux qui se traduisent par des amendes en fonction de l'exploitation», souligne M. Milin.
Une centaine d'agriculteurs du bassin de l'Horn ont déposé mardi une plainte collective contre les autorités chargées du contrôle de leurs rejets auprès de la gendarmerie de Plouzévédé, suivie mercredi par deux plaintes similaires de quelque 180 exploitants de la région de l'Aber Wrac'h auprès des gendarmeries de Saint-Ronan et Lannilis, a précisé M. Milin.
La qualité de l'eau dans plusieurs bassins du nord du Finistère, notamment la teneur en nitrates de l'Horn, une petite rivière qui traverse une zone d'élevages et de cultures intensifs dans la région de Saint-Pol-de-Léon, est dans la ligne de mire des services de contrôle de l'Etat.
La France est sous la menace d'une amende de plus de 28 millions d'euros par la Cour de justice européenne, assortie d'astreintes journalières de 118.000 euros, pour la pollution par les nitrates en Bretagne.
La Commission européenne a suspendu cette pénalité en septembre 2007 après avoir pris acte de l'engagement des autorités françaises à se conformer rapidement aux règles européennes sur la concentration en nitrates des points de captage d'eau potable dans cette région.