Plusieurs dizaines de « faucheurs volontaires » ont occupé mercredi durant plusieurs heures des locaux de l'ENS Lyon, où sont situés des laboratoires de l'Inra, pour s'opposer à des travaux de recherche en cours sur le maïs transgénique, a-t-on appris de sources concordantes.
« Nous venons d'obtenir un rendez-vous le 9 juillet à Paris avec des membres du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et de l'Inra. Nous quittons les lieux », a indiqué à 16h20 l'un des faucheurs, Alban Clerjon.
Selon la directrice de la communication de l'ENS, Aude Riom, une trentaine environ de personnes occupaient depuis 8h45 un hall du bâtiment. La responsable avait qualifié la situation de « tout à fait calme ».
Selon un des occupants, Christian Foilleret, cette action est destinée à « dénoncer les recherches actuellement menées dans les laboratoires Inra Reproduction et Développement des Plantes (Inra-RDP), dans le cadre du projet Genius ».
Ce projet, qui a débuté en septembre 2012, regroupe des recherches sur la transgénèse, pour neuf espèces cultivées, dont sept utilisées pour l'alimentation humaine : blé, maïs, riz, colza, tomate, pomme de terre, peuplier, pommier, rosier.
Dans un communiqué, les « Faucheurs et Faucheuses Volontaires » indiquent que Genius n'est pas un projet de recherche fondamentale, mais qu'il est « destiné à produire de nouvelles variétés brevetées de plantes cultivables transgéniques ».
Affirmant que l'Inra est associé dans ses recherches à cinq entreprises privées, dans un projet financé par des fonds publics, l'association affirme « refuser que l'argent public serve à la recherche sur les OGM transgéniques ».
Face à cette nouvelle action, Initiatives Biotechnologies végétales (IBV), qui réunit semenciers et fabricants de produits phytosanitaires, demande dans un communiqué au « gouvernement une attitude ferme » contre les militants anti-OGM « pour garantir la liberté de la recherche ».
Pour l'AFBV (Association française des biotechnologies végétales), « cette nouvelle action protestataire est une nouvelle atteinte à la liberté de recherche dans notre pays et un nouveau coup bas porté à notre agriculture qui a besoin d'innover pour relever les défis alimentaires et environnementaux ».
Le programme de recherche ainsi contesté « concerne pourtant le développement de nouvelles technologies qui permettront d'accélérer avec une précision accrue la sélection de variétés végétales plus résistantes, moins polluantes et mieux adaptées au développement d'une agriculture durable et aux besoins des consommateurs ».
« Ce projet qui réunit la recherche publique et la recherche privée a été retenu par les pouvoirs publics dans le cadre du programme d'investissements d'avenir notamment pour permettre aux équipes françaises de garder leur expertise dans leurs travaux de recherche en sélection variétal », indique l'AFBV.
faucheurs ogm
jeudi 26 juin 2014 - 09h04
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