Les syndicats agricoles ont réclamé la présentation par le gouvernement d'un nouveau projet de loi sur les OGM, après le rejet le mardi 13 mai 2008 par l'Assemblée nationale de l'actuel texte, que la Confédération paysanne et la Coordination rurale souhaitent voir amendé.
«C'est lamentable de voir la cacophonie sur ce dossier. Est-ce que le gouvernement a encore une majorité? Nous demandons le plus rapidement possible un nouveau projet de loi», a déclaré Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA.
Pour la Confédération paysanne, principal fer de lance de la lutte anti-OGM, «il est essentiel que le nouveau projet de loi fixe les règles de responsabilité en cas de contamination par les OGM et donne une définition précise du ''sans-OGM''», selon Régis Hochart, son porte-parole.
Le président de la Coordination rurale, François Lucas, salue «le sursaut d'une partie des députés de la majorité qui a permis ce rejet d'un projet de loi qu'on voulait adopter à la hussarde».
Pour la Coordination rurale, «il faut maintenant du temps pour présenter un nouveau projet de loi, en dehors des querelles politiques, qui permette une approche technique et scientifique de la question».
Pour sa part, le Modef, la copie est «à réécrire». Le syndicat réaffirme que «le seul débat de société ne peut se suffire à lui-même, les agriculteurs attendent du législateur une loi».
Le Modef maintient «deux axes essentiels». «Un, sa volonté d’un moratoire sur la mise en culture d’OGM à des fins alimentaires en application du principe de précaution. Deux, que le gouvernement missionne et finance la recherche publique sur les effets des OGM d’un point de vue sanitaire, environnemental et économique», explique le syndicat dans un communiqué.
Le projet de loi controversé sur les OGM a été rejeté mardi par l'Assemblée nationale, après l'adoption surprise, à une voix près (136 contre 135), d'une motion de procédure du PCF défendue par André Chassaigne, ce qui entraîne automatiquement la fin de l'examen du texte.
Le premier ministre François Fillon a décidé dans la foulée de convoquer la commission mixte paritaire Sénat-Assemblée pour soumettre à nouveau le texte «au vote des deux chambres».