Aucune technique de détection actuelle ne permet de déceler qu'une vache a été nourrie avec des organismes génétiquement modifiés (OGM), tels que le maïs Bt176, révèle une étude de l'Institut national de recherche agronomique (Inra).
L'étude (Inra-Versailles) dirigée par Yves Bertheau a été publiée en janvier dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry alors que le débat fait rage sur la traçabilité et l'étiquetage pour le consommateur des produits alimentaires pouvant contenir des OGM.
«Dans aucun échantillon, la séquence d'ADN transgénique propre au maïs Bt176 n'a pu être retrouvée de façon certaine» dans le sang des bovins objets de l'étude, soulignent les chercheurs. Cela «écarte ainsi, pour l'heure, la possibilité d'un contrôle analytique capable de reconnaître les animaux nourris aux OGM», affirment-ils.
Les auteurs de l'étude ont analysé des échantillons de sang prélevés sur deux groupes de 24 vaches nourries ou non au maïs transgénique Bt176, qui synthétise une protéine insecticide de la pyrale du maïs.
Ils ont pu confirmer que des fragments d'ADN des produits consommés par ces ruminants pouvaient passer de l'intestin dans le sang. Mais ils n'ont pas trouvé «la séquence du Bt176».
«Ce fragment d'ADN a théoriquement pu traverser la membrane intestinale comme n'importe quelle autre partie du génome, mais sa concentration dans les échantillons doit être si faible» que les techniques actuelles n'ont pu la détecter, estiment-ils.
L'étude a été réalisée à la demande de l'industrie laitière pour savoir si un test pouvait permettre d'identifier les animaux nourris aux OGM. Cela permettrait entre autres pour l'industrie agroalimentaire de valoriser les animaux nourris avec des aliments conventionnels.
Actuellement, souligne l'Inra dans un communiqué, «aucune législation dans le monde n'a pris en compte ces revendications». En Europe, les produits issus d'animaux nourris aux OGM (lait, oeufs, etc.) ne sont pas soumis à l'obligation d'étiquetage, contrairement aux produits des cultures OGM.