Persuadé de pouvoir conclure dans quelques mois le cycle de négociations à l'OMC et aboutir à un accord sur la libéralisation du commerce mondial, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s'est lancé dans une série de consultations avec les Etats-Unis, l'Inde et la Chine.
«Nous allons conclure l'accord du cycle de Doha. cela peut prendre un mois de plus, deux mois, mais nous allons y arriver», a affirmé Lula dans son programme hebdomadaire de radio diffusé lundi, peu avant son départ pour Buenos Aires où il participe à un forum économique destiné à renforcer les liens entre les deux pays.
Les discussions pour tenter de débloquer le cycle de négociations de Doha ont échoué fin juillet à Genève en raison notamment d'un désaccord entre les Etats-Unis et l'Inde sur les mécanismes pour protéger les marchés des pays en développement contre la hausse des importations des produits agricoles.
Lula, qui s'est entretenu samedi au téléphone avec le président américain George W. Bush, a précisé son intention de discuter la semaine prochaine avec le numéro un chinois Hu Jintao à l'occasion de l'ouverture des jeux Olympiques à Pékin, puis d'appeler le Premier ministre indien Manmohan Singh.
«J'ai dit clairement à Bush qu'il n'était pas possible que deux pays aussi importants que les Etats-Unis et l'Inde, qui sont en train de négocier un accord nucléaire, n'aient pas les moyens de faire un accord sur les aliments», a souligné Lula.
«Je crois que si le problème entre l'Inde et les Etats-Unis est résolu, alors on signera l'accord», a-t-il poursuivi.
Le président a appelé à «avoir du courage» pour faire face aux négociations estimant que «le cycle de Doha n'a pas échoué» mais plutôt que l'on a fait «une pause pour penser».
Le Brésil prônait une ouverture des marchés agricoles des pays riches tandis que les Européens et Américains réclamaient l'accès de leurs produits industriels et de leurs services aux marchés des pays en développement.
Lula a estimé que le Brésil avait fait sa part en acceptant la proposition de l'OMC pour les biens industriels, alors que l'Argentine et l'Inde étaient contre. «Nous voulons que les autres assument la même responsabilité et le même risque que nous», a-t-il dit.
Le président brésilien a dit insister sur cet accord parce qu'il était clé pour le développement des pays pauvres car il leur permettra d'avoir accès aux marchés des plus riches.
Selon Lula, l'amélioration des conditions des nations en développement devrait aussi permettre donner des réponses aux grands problèmes du monde actuel: l'immigration, la crise alimentaire et la lutte contre le terrorisme.