La conclusion d'un accord dans les négociations à l'OMC avant la fin de juin «ne peut pas être une fin en soi», même si «certains responsables européens» semblent insister dans cette direction, a souligné l'union des grandes cultures, Orama (AGPB, AGPM, Fop), mardi dans un communiqué.
«Il n’est plus possible de laisser faire les négociateurs de la Commission. Ils ont trop fait comprendre aux autres parties qu’elles obtiendraient toujours plus en se montrant intraitables», ajoute l'organisation. Elle «salue» d'ailleurs l’action entreprise en ce sens par la ministre le l'Agriculture, Chirstine Lagarde, «déjà pleinement consciente de la gravité de la situation».
Les producteurs de céréales et d'oléoprotéagineux «condamnent» les dernières orientations présentées par le président du comité des négociations agricoles de l’OMC, Crawford Falconer. Selon ce projet «l’Union européenne se mettrait quasi à nu dans le secteur stratégique que sont les céréales tandis que les Etats-Unis conserveraient leur arsenal offensif et défensif et que le Brésil verrait ses horizons agro-industriels s’élargir considérablement», estime Orama.
«Quant aux vrais pays en développement, dont l’agriculture serait également perdante, ils auraient toute raison de se sentir lâchés par l’Europe», ajoute l'union des grandes cultures..
«Les instances politiques de l’UE, averties des intentions des autorités françaises au cas où un projet d’accord interviendrait sur ces bases, doivent absolument reprendre en main la négociation», poursuit Orama.
Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a affirmé le 29 mai lors d'une rencontre avec des agriculteurs en Seine-Maritime que «la France mettra son veto» si ses intérêts agricoles sont menacés par un accord à l'OMC. «S'il y a des efforts à faire, que tout le monde les fasse. Pour l'instant je ne vois pas les efforts que sont disposés à faire les Etats-Unis», a-t-il ajouté, citant également l'Inde et le Brésil.