Les représentants des organisations agricoles de l'Union européenne (Copa-Cogeca) et du Japon (JA Zenchu) ont mis en garde «contre les risques qu'encourraient les consommateurs si l'accord à l'OMC venait à progresser», selon un communiqué publié vendredi, au lendemain de la signature d'une déclaration conjointe à Bruxelles.
«Les récentes évolutions sur les marchés mondiaux pour les produits de base agricoles suscitent de véritables préoccupations en matière de sécurité alimentaire et de stabilité. J’en veux pour preuve l’initiative prise récemment par le premier ministre britannique qui a enjoint le G8 à agir sur ces questions», a notamment déclaré Jean-Michel Lemétayer, président du Copa..
«Simultanément cependant, nous nous dirigeons à l’OMC vers un accord commercial qui entraînera de sérieuses réductions de la production agricole de l’UE. L’UE est déjà le plus grand importateur mondial pour ce qui est de ses besoins alimentaires. Nous deviendrons toutefois encore plus dépendants des importations pour une série de denrées alimentaires de base telles que la viande bovine, la viande de volaille, la viande porcine, le beurre, le sucre, les fruits et légumes et les oeufs», a-t-il expliqué.
«Nous constatons également une volatilité plus forte des prix des produits agricoles sur les marchés mondiaux et le changement climatique ne fera qu’accentuer cette tendance. Un accord à l’OMC ne fera que nous exposer davantage à cette volatilité des prix», a-t-il souligné.
Le Copa-Cogeca estime en outre que «cet accord commercial menacera également la production dans les pays en développement les plus pauvres. Les agriculteurs devront en effet faire face à une concurrence croissante de la part des grandes exploitations et des opérateurs multinationaux de pays tels que le Brésil et les Etats-Unis».
La Coordination rurale a quant à elle réitéré, vendredi dans un communiqué, son appel à décréter «l'exception agriculturelle».
«Le scandale de la faim, qui tue 25.000 personnes par jour, doit cesser. Il n’a que trop duré. La Coordination rurale en appelle donc solennellement à Pascal Lamy et à Dominique Strauss-Kahn, qui dirigent respectivement l'OMC et le FMI, pour qu'ils prennent la mesure du problème», déclare le syndicat .
«Il est urgent de décréter l'exception agriculturelle et de donner un signe fort en faveur de la réorientation des politiques agricoles dans le monde, en commençant par la Pac dès la présidence française de l’UE au deuxième semestre de 2008», ajoute-t-il. «Nous payons aujourd’hui les erreurs de l’idéologie du libre-échange appliquée à l’agriculture.»
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