Le président du comité de négociations sur l'agriculture à l'OMC, Crawford Falconer, a informé lundi les pays membres qu'il s'apprête à publier, mercredi 9 ou jeudi 10 juillet, un projet révisé d'accord.
Il pourra inclure dans ce texte les récents progrès intervenus dans les discussions entre les délégations des pays membres, a-t-il expliqué, et ainsi préciser la version précédente du projet, publiée le 19 mai. Ceci en vue de préparer la réunion ministérielle prévue à partir du 21 juillet à Genève.
Les évolutions du texte concernerait notamment les critères de définition de la boîte verte et les modalités concernant les paiements découplés de la production, dans le domaines des soutiens internes.
En ce qui concerne l'ouverture des marchés, les négociateurs auraient progressé sur le sujet très technique des données de consommation pour calculer les contingents d'importation les produits sensibles. Certaines questions ne sont par contre pas résolues concernant les flexibilités accordées aux pays en développement (produits spéciaux, mécanisme de sauvegarde spéciale).
Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, a estimé mardi que la réunion de l'OMC, le 21 juillet à Genève, sera «dangereuse» pour les agriculteurs.«Parmi les sujets les plus sensibles de la présidence française, il y aura les négociations de Genève», a-t-il estimé lors d'une conférence de presse.
«Cette réunion est dangereuse pour les agriculteurs, malgré toutes les promesses et discours répétés de (la commissaire européenne à l'Agriculture) Mariann Fischer Boel et (du commissaire européen au Commerce) Peter Mandelson», a-t-il ajouté.
«Je n'ai aucune confiance car tout ce qui est concédé par l'Union européenne est concédé sans retour», a affirmé Jean-Michel Lemétayer.
Les concessions de l'UE pourrait représenter une diminution de 25% des revenus des agriculteurs, a-t-il estimé, citant une étude réalisée par le Copa (organisations agricoles de l'UE).
Le président français Nicolas Sarkozy avait déclaré la semaine dernière que Peter Mandelson, qui négocie au nom des 27 à l'OMC, sacrifiait la production agricole «sur l'autel du libéralisme mondial».
Une attaque à laquelle le commissaire européen au Commerce a répliqué que «l'Europe ne peut pas envisager l'avenir du commerce mondial seulement à travers le prisme des subsides agricoles».
«J'espère qu'il ne sera pas pris un engagement lors du sommet du G8 sur des avancées conséquentes lors de la réunion de l'OMC à Genève. Il y a une différence entre des engagements en faveur des pays en développement et des engagements sur l'ouverture des frontières européennes», a souligné le président de la FNSEA.