« Le rééquilibrage des aides Pac améliore la trésorerie mais ne fera par de kilos d’agneaux supplémentaires », a souligné Serge Préveraud, le président de la Fédération nationale ovine (FNO), lors de l'assemblée générale de l'organisation syndicale, jeudi, à Clermont-Ferrand.
C’est pour cette raison que depuis un an le syndicat a lancé « la reconquête ovine ». Ce projet économique s’articule autour de trois thèmes : la technique, l’installation et le prix.
« La maîtrise des charges et la productivité ont été placées au cœur de cet appui technique rénové », a poursuivi Serge Préveraud. Le nouvel appui technique doit aussi aider au passage à l’identification électronique cet été.
La FNO se mobilise également en faveur de l’installation. Aujourd’hui, la moitié des brebis sont détenues par des éleveurs de plus de 50 ans. « Il faut arrêter de dire que le mouton a une mauvaise image, ce sont les mauvais revenus qui dégradaient l’image de la production », a souligné Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA. « Il faut travailler sur la formation et l’amélioration des conditions de travail », a poursuivi Nicolas Mousnier, des Jeunes Agriculteurs.
Concernant le prix, la filière a posé en janvier 2009 la première pierre de la contractualisation. Mais tous les maillons de la filière rejettent l’idée d’une contractualisation imposée par l’Etat.
Julien Turenne, de la DGPAAT au ministère de l'Agricuture (direction générale des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires) a rassuré les professionnels. « C'est bien aux acteurs de discuter. La nouvelle loi de modernisation agricole (LMA) a pour but d’apporter des outils à la filière. L’Etat souhaite que les interprofessions proposent des contrats types. Mais si aucun accord n’est trouvé, l’Etat pourra en imposer par décret ».
Se pose aussi la question du devenir de la Pac après 2013. L’élevage ovin possède certes de nombreux atouts, notamment face à son impact sur l’environnement. « Il faut travailler avec les parlementaires européens, car ils ont un véritable pouvoir sur le budget », a insisté Catherine Guy Quint, ex-députée européenne.
La menace d’un accord à l’OMC plane également tout comme des accords commerciaux bilatéraux négociés par l'UE qui pourraient pénaliser la filière.
Enfin, concernant le problème des prédateurs, la situation est jugée « insurrectionnelle ». La FNO demande une régulation des effectifs comme c’est le cas en Suisse ou aux Etats-Unis. Le représentant du ministre s’est dit favorable à une application du plan « loup », c'est-à-dire à une régulation de la population avec 120 loups sur le territoire.