Le ministre de l’Agriculture « rejette totalement les accusations » de la commissaire européenne à l’Agriculture Mariann Fischer Boel qui dénonce le poids excessif de la Pac dans le budget européen.
« Je rejette totalement les accusations dénonçant le poids excessif de la Pac dans le budget européen », écrit Dominique Bussereau dans une lettre à Mme Fischer Boel en réponse aux propos tenus par la commissaire européenne dans le Financial Times de samedi.
Dans cette interview, Mme Fischer Boel estimait que de plus en plus d’agriculteurs européens allaient devoir chercher un travail d’appoint après la diminution des subventions agricoles prévue en 2013 et que le secteur agricole européen allait devoir se réformer pour s’adapter à la chute des subventions qui atteignent actuellement 43 milliards d’euros par an.
« Je pense que tout le monde sait qu’il y aura moins d’argent disponible (...) donc il faut avoir une discussion avec les pays membres et les agriculteurs sur la façon de s’adapter », précisait-elle.
M. Bussereau rappelle « que l’accord sur les perspectives financières de l’Union a fixé une fois pour toute le cadre financier pour la période 2007-2013 et qu’en aucune manière le bilan de santé de 2008-2009 ne saurait revenir sur ce compromis politique ».
« Les dépenses du premier pilier de la Pac inscrites au paquet financier 2007-2013 représenteront 32% du budget européen en 2013 contre 71% en 1984 », indique le ministre. « En réalité, si l’on considère l’ensemble des dépenses publiques en regroupant budget communautaire et budget national, le poids des dépenses agricoles est inférieur à 0,5% du PIB européen », souligne-t-il.
« Consacrer 0,5% du PIB européen pour assurer notre sécurité alimentaire, en quantité et en qualité, et demain une part de notre approvisionnement énergétique, me semble parfaitement fondé et raisonnable en termes stratégiques et la France est prête à continuer à payer ce prix, y compris après 2013 », affirme M. Bussereau.
Le ministre souligne enfin « combien les agriculteurs français et européens ont été choqués » par les propos de Mme Fischer Boel. « Leur offrir comme unique perspective de se chercher un emploi complémentaire pour survivre me semble indigne du modèle social auquel les citoyens européens sont profondément et légitimement attachés », conclut-il.