Plus de 2.000 agriculteurs et militants altermondialistes, selon la police, 5.000 selon les organisateurs, ont manifesté dimanche pour «une autre politique agricole européenne», en marge d'une réunion des ministres européens de l'Agriculture sur le sujet.
Venus de plusieurs pays européens, les manifestants ont défilé derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire: «Changeons de cap, changeons la Pac» lors d'un rassemblement organisé par une dizaine d'associations parmi lesquelles la Confédération paysanne et Attac.
Un troupeau de moutons défilait en tête de cortège car il s'agit d'une «race menacée par la disparition des abattoirs, par le loup et surtout par les politiques actuelles», a souligné Jean Vulliet, de la Confédération paysanne de la Haute-Savoie.
Parmi les manifestants, José Bové, délégué à Via Campesina, a jugé la «Pac actuelle inacceptable parce qu'à la fois elle détruit les emplois paysans, elle produit une agriculture qui va contre l'intérêt des consommateurs en termes de qualité et elle détruit l'environnement».
Parmi les manifestants se trouvaient notamment des Autrichiens, des Espagnols, des Italiens et une importante délégation de producteurs de lait allemands qui portaient une banderole pour revendiquer des «justes prix».
«Les prix du lait sont toujours trop bas. Nous voulons changer la législation européenne pour obtenir des conditions équitables sur le marché des produits laitiers», a déclaré Brigitte Taffertshofer, productrice de lait bavaroise.
Une délégation de six agriculteurs et militants français, anglais, italiens et allemands a été reçue par le ministre français de l'Agriculture Michel Barnier.
Ils lui ont remis une pétition intitulée «l'agriculture est malade, soignons la Pac» qui a recueilli plus de 30.000 signatures ainsi qu'un manifeste appelant les gouvernements de l'UE a «réorienter dès maintenant les politiques agricoles pour répondre aux besoins des citoyens».
Les 27 ministres de l'Agriculture se réunissent, à l'initiative de M. Barnier, jusqu'à mardi à Annecy pour lancer «le grand débat de fond sur l'avenir de la Pac après 2013», selon le ministère.