Dans un projet de rapport rendu public le 6 mars 2015, le Parlement européen constate que l'application du « paquet lait » se trouve « toujours à un stade précoce » et fait part de « sa déception au vu des faibles niveaux de mise en œuvre. Il devrait être possible de recourir à de nouveaux instruments dans les relations contractuelles. » Le rapporteur regrette également « le peu de progrès accompli vers la création d'organisations de producteurs (OP) ».
Concernant les baisses de prix subies récemment, « le Parlement européen demande instamment à la Commission d'intervenir face à la crise actuellement subie par le secteur laitier » et « exprime son inquiétude au sujet de la Commission à réagir rapidement et efficacement face aux crises sur le marché. Les mesures actuelles de "filet de sécurité" comme l'intervention publique et l'aide au stockage privé ne sont pas des outils adaptés pour faire face à la volatilité permanente ou à une crise dans le secteur laitier. » Faisant suite à l'embargo russe, le Parlement constate qu'« il est évident que les mesures et outils de crise mis en place par l'Union européenne ne sont pas conçus pour répondre aux réalités du secteur laitier moderne ».
Des filets de sécurité « plus réactifs et plus réalistes »
Le Parlement appelle à la mise en œuvre de filets de sécurité « plus réactifs et plus réalistes » et à faire en sorte que « les prix d'intervention reflètent davantage les coûts de production et soient mieux adaptés aux variations du marché ». Prévoyant une plus forte volatilité à la suite de la levée des quotas, il invite la Commission à « envisager des mesures destinées à atténuer les risques liés à une plus forte exposition au marché mondial. »
Par ailleurs, le Parlement européen fustige « l'utilisation continue du lait liquide comme "produit d'appel" par les distributeurs de marques propres qui sapent le travail et les investissements des producteurs et dévalorisent le produit final aux yeux du consommateur ».