Selon le secrétaire national à l'agriculture du Parti socialiste, Germinal Peiro «des centaines de milliers d'emplois vont disparaître dans les cinq ans» si on ne rectifie pas l'orientation libérale prise en Europe pour l'agriculture et si on ne prend pas en compte les coûts carbone des marchandises importées.
S'exprimant devant la presse mercredi, il estime que l'agriculture est à un tournant crucial de son histoire: soit on change de cap et on essaie de relocaliser au maximum les productions, soit les trois quarts de l'agriculture telle que nous la connaissons sont condamnés.
«Est-ce que ça a encore du sens de faire voyager des carcasses de moutons sur 22.000 km, de faire venir des pommes d'Afrique du Sud, du raisin du Chili», interroge Germinal Peiro, qui estime qu'il y a là une argumentation d'autant plus formidable à jouer qu'elle est très audible par nos concitoyens. «Sur le plan social, nous avons perdu, tout le monde s'en fout», ajoute-t-il.
Lors de la conférence de Copenhague sur le climat, «il faut que le transport maritime et aérien soit remis dans le jeu». La taxe carbone, le PS la voit plutôt aux frontières qu'à l'échelon national, selon la distance que parcourt le produit, tout en étant conscient qu'un tel dispositif doit être avalisé par l'OMC.
Et au niveau national, le PS veut une loi de modernisation agricole qui «permettra à l'agriculture de maintenir ses actifs sur le territoire». Germinal Peiro insiste sur le fait que l'agriculture doit, à chaque fois que cela est possible, trouver des débouchés locaux. Enfin, il souhaite une agriculture respectueuse de l'environnement.