Des prêts de quelques dizaines ou quelques centaines d’euros pour financer des intrants, du matériel agricole ou le stockage des récoltes en attendant des prix meilleurs, c’est à cela que sert le microcrédit en agriculture. La fondation Farm (fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde) avait invité le 7 mars, en marge du salon de l’agriculture, les représentants d’organismes bancaires et agricoles de plusieurs pays d’Afrique et de Madagascar à venir exposer leurs expériences. L’occasion de rappeler que cet outil essentiel pour l’investissement agricole des pays du sud ne peut fonctionner sans organisations professionnelles structurées.
A Madagascar, le « produit phare » vendu par les 181 caisses de la Cecam (caisse d’épargne et de crédit agricole mutuelle), une organisation bancaire fondée en 1993, s’appelle le grenier commun villageois. Le prêt moyen s’élève à environ 240 à 250 euros. Il s’agit d’une aide au stockage accordée à la récolte du paddy (riz). Le prêt court sur 4 à 10 mois et coûte la bagatelle de 3 % à 3,5 % par mois (36 % à 42 % par an !). Inflation et coût du refinancement obligent, a assuré la représentante de Cecam. Un taux qui a fait bondir jusqu’aux invités africains. Au Burkina Faso, les prêts accordés aux producteurs de coton s’élèvent à 9 %.
Les exposés ont également mis en évidence le souci de « bancariser les emprunteurs », c’est-à-dire de faire en sorte qu’ils détiennent un compte en banque.