«La participation d’acteurs étrangers à l’agriculture s’accroît et peut jouer un rôle notable dans la production agricole des pays en développement», a observé la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), dans son Rapport 2009 sur l'investissement dans le monde, publié jeudi.
La participation d’acteurs étrangers à l’agriculture peut prendre notamment la forme d'investissement direct ou de contractualisation avec les acteurs locaux. L'investissement direct «est en hausse», les flux annuels ayant triplé entre 1989-1991 et 2005-2007, pour atteindre 3 milliards de dollars.
En outre, les sociétés transnationales du secteur de l’agroalimentaire et de la grande distribution investissent aussi dans l’agriculture contractuelle, ce qui accroît leur participation réelle à l'agriculture des pays en développement.
Ces sociétés investissent en outre dans les secteurs liés à l'agriculture (négoce, tranformatinon, fourniture d'intrants).
«Une hausse de l’investissement Sud-Sud dans la production agricole semble se dessiner et cette tendance devrait se poursuivre à long terme», prévoit la Cnuced.
Les investisseurs des pays en développement sont devenus des sources importantes d’acquisitions internationales en 2008. Leurs achats nets à l’étranger se sont élevés à 1,57 milliard de dollars, soit plus de 40% du total mondial (3,56 milliards), précise-t-elle.
Les sociétés transnationales «s’impliquent surtout dans la production de cultures marchandes. Elles sont peu présentes dans les cultures de base, pourtant indispensables pour nourrir la population des pays en développement, observe le rapport.
Elles «peuvent surtout jouer un rôle décisif dans le contexte plus large de la modernisation et du développement des pays d’implantation. Mais il faudrait faire davantage pour mettre à profit ce potentiel».
L’enjeu essentiel est de faire en sorte que l’implication de ces sociétés «contribue au développement. Il faut aussi apporter des réponses aux problèmes sociaux et environnementaux, et se préoccuper en particulier des conséquences possibles, à long terme, pour le développement agricole et la sécurité alimentaire des pays», poursuit la Cnuced.
«Les gouvernements doivent donc concevoir de bonnes stratégies de développement agricole à long terme, qui aient pour objectif d’attirer les sociétés transnationales vers la production agricole, mais qui ciblent aussi les domaines connexes que sont l’infrastructure, la concurrence, le commerce et la recherche-développement», recommande-t-elle.
Le rapport propose également «d’envisager l’élaboration au niveau international d’un ensemble de principes fondamentaux concernant les acquisitions à grande échelle de terres agricoles par des investisseurs étrangers».