Une étude scientifique menée par l'université d'Aston, en Angleterre, publiée le 3 août dans la revue scientifique PloS One, révèle que le mélange de certains produits phytosanitaires ont un impact in vitro sur les cellules neuronales et gliales humaines. Les fongicides testés (pyriméthanil, cyprodinil et fludioxonil), réputés sans impact pour la reproduction humaine, non neurotoxiques et non cancérigènes, ont, en combinaison des effets nocifs 20 à 30 fois plus sévères que lorsqu'ils sont isolés, notamment sur des maladies neurodégénératives comme Alzheimer, Parkinson ou la sclérose en plaques.
Michael Coleman, un des toxicologues auteurs de l'étude, estime que « ce travail suggère que nous devrions faire davantage d'efforts pour restreindre l'utilisation des pesticides dans les cultures destinées à l'alimentation ». L'impact de certains pesticides, à la fois individuellement et en combinaison, « mérite une étude plus approfondie en fonction de leur impact sur la santé cellulaire humaine », ajoutent les chercheurs.
Deux organisations non gouvernementales, Antidote Europe et Générations futures, qui ont commandé l'étude, demandent aux agences de sécurité sanitaire européenne (Efsa) et française (Anses) de mener d'urgence les recherches qui s'imposent et, en attendant, « d'abaisser significativement les limites maximales en résidus tolérées dans les aliments ».