Le réseau Dephy Ecophyto a été officiellement lancé jeudi en marge du Sima. Ce réseau a pour objectif de « contribuer à l’apprentissage des systèmes de culture économes en produits phyto, à leur démonstration et à leur développement ».
Il fait partie des actions mises en place dans le cadre du plan Ecophyto 2018 et comporte notamment un réseau FERME de production de références et de démonstrations. Ce dernier couvre l’ensemble des filières et associe de nombreux partenaires : chambres d’agriculture, coopératives, instituts techniques, Inra, Civam, FNE, ministère de l’Agriculture, ministère de l’Ecologie…
Après une année de test en 2010 avec 18 groupes de fermes (soit 186 exploitations au total), ce réseau de fermes de Démonstration, Expérimentation et Production de références sur les systèmes économes en PHYtosanitaires, ce sont désormais plus de 1.000 exploitations qui sont engagées : 84 dossiers (regroupant de 8 à 15 exploitations chacun) ont été sélectionnés en janvier dernier sur les 120 reçus (40 en grandes cultures, 40 en polyculture-élevage, 20 en viticulture, mais seulement 10 en maraîchage et 10 en arboriculture). Dix dossiers complémentaires devraient être réexaminés en mars.
Un nouvel appel à candidature devrait être lancé en juin prochain pour 100 groupes supplémentaires, afin d’atteindre 2.000 fermes Dephy d’ici à la fin de 2011.
Un réseau d’expérimentation sur les systèmes de culture économes en pesticides (réseau EXPE) devrait par ailleurs être mis en place au cours de 2011, sur 25 sites dans un premier temps. Des outils d’aide à la décision seront développés.
L’ensemble est financé grâce à des fonds géré par l’Onema (Office national de l’eau et des milieux aquatiques), provenant du doublement de la redevance sur les pollutions diffuses collectée par les agences de l’eau. Au total, 32 millions d’euros servent à financer les actions du plan Ecophyto, dont environ 10 millions d’euros destinés au réseau Dephy Ecophyto.
« L’agriculteur impliqué dans le réseau Ferme est un ambassadeur du bien-faire et vulgarise le travail accompli », a lancé Didier Marteau, président de la commission environnementale de l’APCA (chambres d'agriculture). « C’est l’échange qui fait avancer, a lancé de son côté Patrick Lemane, agriculteur dans l’Indre, membre du réseau Dephy. C’était aussi l’occasion pour moi de faire le point à un jour J sur mes pratiques et me projeter dans l’avenir ».
Des agriculteurs présents dans l’assemblée ont toutefois insisté sur la nécessité d’évaluer également les conséquences économiques de l’objectif du plan Ecophyto de réduire de 50 % si possible l’utilisation des produits phyto d’ici à 2018. « Il faudrait aller jusque à l’EBE » (excédent brut d'exploitation), a insisté un agriculteur de la Lorraine, déjà membre du réseau Dephy.
Une position approuvée par Michel Fosseprez, président d’InVivo. « Il faut aller plus loin dans les mesures d’impact et la préservation des performances économiques » a-t-il déclaré, demandant un message clair de la part de toutes les structures.