Les dirigeants de l'UE ont trouvé un accord vendredi pour mettre en oeuvre leurs ambitieux objectifs de protection du climat, qui doit servir d'exemple pour les négociations internationales, permettant à la France d'achever sur un succès sa présidence de l'UE.
«Il n'y a pas un continent au monde qui se soit doté de règles aussi contraignantes», s'est félicité le président français Nicolas Sarkozy, lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet.
Les Européens vont devoir atteindre un triple objectif pour 2020: réduire de 20% leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990, porter la part des énergies renouvelables à 20% de la consommation et réaliser 20% d'économies d'énergie.
Cet accord sur les modalités pour y parvenir, annoncé au dernier jour de la conférence internationale de Poznan (Pologne), devrait placer les Européens en position de force pour les négociations internationales sur le climat de Copenhague prévues en décembre 2009.
L'Allemagne, l'Italie et la Pologne, les trois grands pays qui avaient brandi des menaces de veto au plan européen avant le sommet, s'étaient dits dès jeudi soir globalement satisfaits des dernières propositions de la présidence française.
Ces trois pays s'étaient particulièrement inquiétés des contraintes imposées par ce plan à leurs industriels, déjà fragilisés par la crise économique, dont la plupart devront commencer en 2013 à acheter aux enchères des permis d'émissions de CO2 qu'ils recevaient jusqu'ici gratuitement.
Paris a en effet accédé à beaucoup de leurs demandes de limiter les efforts demandés à leurs industries.
Au final, avec toutes les exemptions obtenues par les uns et les autres, la proportion de permis à polluer que devront acheter les industriels restera encore très faible en 2013, même si elle augmentera graduellement d'ici à 2020.
Les centrales électriques au charbon de Pologne et des autres pays de l'Est n'auront elles rien à payer en 2013, mais devront tout de même payer la totalité de leurs droits d'émission en 2019.
Toutes les exemptions obtenues ont d'ailleurs fait dire aux organisations de défense de l'environnement, dont Greenpeace, le WWF et Friends of the Earth Europe – avant même l'annonce de l'accord – qu'il constituait «un échec».
Ces ONG ont appelé le Parlement européen à amender le texte lors du vote prévu en première lecture la semaine prochaine.
La Hongrie a été le dernier pays à faire encore obstacle à un accord vendredi matin, jugeant insuffisant le mécanisme de solidarité prévu pour aider les pays de l'Est, les plus pauvres de l'UE, à s'adapter aux contraintes imposées pour la «révolution verte» prônée par ce plan.
Un nouveau texte soumis aux dirigeants de l'UE en fin de matinée a finalement rallié Budapest.